Burkina Faso: la renaissance et la réhabilitation de Thomas Sankara en marche

Au Burkina Faso, un mémorial dédié à Thomas Sankara, ex-capitaine président assassiné le 15 octobre 1987, a été inauguré, ce dimanche 2 octobre, à Ouagadougou. La cérémonie inaugurale des activités de ce centre d’études et de recherche s’est déroulée en fin de matinée. Le projet a été initié par la société civile burkinabè et soutenu par les autorités.

Poings levés, les larmes ont coulé lorsque l’hymne burkinabè a été entonné. Au sein de la mythique maison du peuple, se trouvaient 2 000 personnes venues de la sous-région. A la tribune, le ministre de la Culture, Tahirou Barry, a enflammé l’ambiance, galvanisé les anciens et les jeunes qui revendiquent l’héritage de Thomas Sankara.

« Ceux qui ont tué Thomas Sankara ont simplement coupé l’arbre en oubliant les racines. Or, nous le savons tous, la force du baobab repose dans ses racines. Quoi qu’ils aient fait, Tomas Sankara demeurera vivant à jamais. Je vous remercie », a déclaré Tahirou Barry.

La chanteuse Nahawa Doumbia est montée sur le podium et a improvisé une chanson pour saluer la mémoire du capitaine. A ses côtés, Abdoul Salam Kaboré, président du Comité du mémorial. Il était ministre de la Santé lorsque Sankara dirigeait le Faso. Son souhait – qui reprend les idées de l’ancien président – est que ce mémorial soit construit et financé par le peuple.

« Ce mémorial doit être citoyen. C’est vous qui devez le construire de vos mains, de vos idées, de vos archives et surtout de vos moyens financiers. Et en Afrique, si tous les révolutionnaires africains donnent 100 F, nous sortirons le mémorial de terre », a-t-il proclamé.

Parrain du mémorial, l’ancien président du Ghana, Jerry Rawlings, interpelle la foule et affirme que c’est un devoir d’honorer et de défendre l’héritage de celui qui était son ami, Thomas Sankara.

« Notre soutien pour ceux qui, comme Sankara, se sont levés, est une obligation morale. Cette insurrection avait un message clair : il y a toujours de l’espoir en l’humanité », a déclaré l’ancien président du Ghana.

Invité pour cette journée, Tiken Jah Fakoly, le chanteur ivorien, entouré de jeunes Sankaristes, rayonne de voir cette renaissance du président-capitaine. « Je pense que c’est une forme de renaissance pour Sankara. Cela fait des années et des années que Sankara est mort, mais il est encore vivant, il est dans nos cœurs et Sankara vivra pour toujours. Vive Sankara ! » lance le chanteur.

La foule quitte la maison du peuple pour rejoindre à pied la place de la Révolution, renommée à la chute de Blaise Compaoré. Poing levé pour chanter l’hymne national, Smockey du Balai citoyen. « Ça doit aller en montant, c’est pour ça qu’il était important de lancer cette idée du mémorial parce que la justice et la mémoire de Thomas Sankara, ça va ensemble », assure-t-il.

Un grand concert est venu clôturer cette journée d’hommage à Thomas Sankara. Les autorités ont indiqué que ce mémorial Thomas Sankara pourrait coûter près de cinq milliards de francs CFA. Un appel aux dons est donc lancé.

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