Bourses familiales : 6 ans de lutte contre une pauvreté qui persiste

C’est au mois d’octobre de l’année 2013 que le programme des bourses de sécurité familiale a été lancé. La Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (Dgpsn) qui a a en charge sa gestion, permet à 316 389 familles démunies de bénéficier d’une dotation trimestrielle de 25 000 fr. Six ans après, L’observateur a fait le point dans sa livraison du jour.

L’objectif du chef de l’Etat était de sortir les Sénégalais de la pauvreté, mais le programme des bourses familiales n’a pas fait que des heureux. F. Sow, Saint lousienne interrogée par nos confrères, persiste et signe : « La situation est pénible. cette bourse familiale m’a appauvrie. Avec toute cette publicité faite autour de ce programme, certains de mes proches et voisins me pensent sortie de l’auberge et donc ne me viennent plus en aide. »

Elle n’est pas la seule à tirer sur les bourses de sécurité familiale. Non loin de la première capitale du Sénégal, à Louga, la jeune femme divorcée et mère de trois filles, F Fall, n’a pas vu sa vie changée par la bourse de sécurité familiale qu’elle reçoit tous les trois mois. « Pour vrai dire, je regrette d’avoir bénéficié de la bourse de sécurité familiale », regrette-t-elle.

Cependant, cette bourse de sécurité familiale a permis à d’autres personnes d’améliorer leurs conditions de vie. Modou Cabir Cissé, habitant le village de Kahi, situé à 3 km de Kaffrine, se réjouit de bénéficier de cette aide venant de l’Etat du Sénégal. « La bourse familiale a beaucoup changé ma vie et celle de ma famille. Autrefois, avant d’en bénéficier, il nous était très difficile de vivre », révèle-t-il.

R. Thiam est originaire de la région de Kaolack et est bénéficiaire de la bourse de sécurité familiale. Lui son problème, c’est de ne pas être retiré de la liste des bénéficiaires. Elle explique : « MA famille et moi dépendons de la bourse familiale. L’idée d’être retirée de la liste des bénéficiaires me colle la frousse. Si certains pensent qu’elle est inutile, pour moi, elle est d’un grand secours, car elle permet d’acheter du riz depuis 5 ans. J’ai en charge 4 enfants et mon mari qui ne travaille plus. »

Du côté de la délégué générale, Anta Sarr Diacko, l’heure est au bilan et à la mise à jour des bénéficiaires. « La première génération de bénéficiaires devrait percevoir la bourse pendant 5 ans, mais il y a eu prolongation et elle va faire 7 ans en octobre prochain », révèle-t-elle. Et, ajoute la déléguée générale, « nous nous préparons à cela. Avec la ré-accréditation, il s’agira de procéder à des entrées et des sorties. » Mais ceux qui vont sortir de la liste, elle a tenu à les rassurer. « Des projets sont déroulés pour les accompagner » dit-elle.

D’un autre côté, l’économiste Meïssa Babou estime que « la lutte contre la pauvreté ne peut pas passer par ce qu’on appelle Bourse de sécurité familiale. » Pour le professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), « c’est de l’arnaque sociale ».

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