Bonne nouvelle pour le Sénégal : Le FMI approuve une dixième requête de financement de plus de 260 milliards de Francs Cfa

Le conseil d’administration approuve en faveur du Sénégal un décaissement au titre de la facilité de crédit rapide et un achat au titre de l’instrument de financement rapide à hauteur de 442 millions de dollars, soit environ 264 758 000 000 Francs Cfa.

Macky Sall et Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international

Les précisions de l’institution de Bretton Woods

  • Le conseil d’administration du FMI (Le Fonds monétaire international) approuve la dixième requête de financement d’urgence pour aider ses pays membres à relever les défis posés par COVID-19.
  • L’approbation de cette requête pour le Sénégal permettra le décaissement de 442 millions de dollars au titre de la facilité de crédit rapide et de l’instrument de financement rapide et fournira des liquidités indispensables pour appuyer la riposte des autorités.
  • L’impact économique de la pandémie de COVID 19 se fait déjà sentir, et les perspectives à court terme se détériorent vite.
  • Les autorités ont agi rapidement en adoptant des mesures fortes pour maîtriser la propagation de la maladie et atténuer l’impact économique de la pandémie.

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui un achat au titre de l’instrument de financement rapide équivalant à 215,7 millions de DTS (environ 294,7 millions de dollars, ou 67 % de la quote-part) et un décaissement au titre de la facilité de crédit rapide équivalant à 107,9 millions de DTS (147,4 millions de dollars, ou 33 % de la quote-part) pour aider le Sénégal à répondre aux besoins urgents de financement de la balance des paiements qui résultent de la pandémie de COVID-19.

La pandémie de COVID-19 frappe durement le Sénégal. Le brusque ralentissement de l’économie mondiale et les mesures de confinement prises à l’échelle nationale ont entraîné une forte réduction de l’activité économique, les secteurs du tourisme, du transport, de la construction et du commerce de détail étant particulièrement touchés. La pandémie en Europe se traduit également par une diminution des envois de fonds des travailleurs expatriés. En conséquence, les perspectives économiques à court terme se sont détériorées sensiblement, alors que de grandes incertitudes entourent la durée et la propagation de la pandémie.

Les autorités ont agi rapidement pour atténuer l’impact de la pandémie en augmentant les dépenses de santé et en offrant une aide ciblée aux ménages vulnérables et aux entreprises, avec notamment une aide alimentaire, la suspension des paiements des factures de services publics pour les populations les plus pauvres et des allégements fiscaux ciblés. Le financement du FMI contribuera à préserver l’espace budgétaire et à catalyser une aide supplémentaire de la communauté internationale, de préférence sous forme de dons.

Le FMI continue de suivre de près la situation du Sénégal et est prêt à fournir des conseils et une aide supplémentaire si nécessaire.

À l’issue des débats du conseil d’administration sur le Sénégal, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration ci-après :

« La pandémie de COVID-19 a de graves répercussions sur le Sénégal et crée un besoin urgent de financement de la balance des paiements et du budget. Pour atténuer l’impact de la pandémie, les autorités ont agi rapidement en augmentant les dépenses de santé et en offrant une aide ciblée aux ménages vulnérables et aux entreprises, avec notamment une aide alimentaire, la suspension des paiements des factures de services publics pour les populations les plus pauvres et des allégements fiscaux ciblés.

« Le financement d’urgence accordé par le FMI au titre de la facilité de crédit rapide et de l’instrument de financement rapide fournira des liquidités indispensables pour appuyer la riposte des autorités à la crise et catalysera une assistance supplémentaire de la communauté internationale, de préférence sous forme de dons.

« Il est approprié de laisser le déficit budgétaire se creuser temporairement afin d’atténuer l’impact sanitaire et économique de la pandémie. Les politiques macroéconomiques devront également continuer d’être guidées dans la mesure du possible par les objectifs du programme soutenu par l’Instrument de coordination des politiques économiques (ICPE). Lorsque la crise s’atténuera, il sera nécessaire d’en revenir progressivement à l’objectif de déficit budgétaire de 3 % du PIB, qui est conforme aux règles budgétaires régionales, afin de préserver la viabilité de la position extérieure et de la dette.

« Des financements additionnels concessionnels de la part des partenaires au développement seront indispensables afin de combler le déficit de financement restant, d’alléger la charge de l’ajustement et de préserver les résultats économiques impressionnants du Sénégal. Il sera également essentiel d’assurer que les ressources décaissées soient utilisées de manière ciblée, effective et transparente ».


 

Tableau 1. Sénégal : Principaux indicateurs économiques et financiers, 2018–22

 

2018

2019

2020

2021

2022

 

Prel.

Prel.

Proj.

Proj.

Proj.

 

(variation annuelle en pourcentage)

Revenu national et prix

         

PIB à prix constants

6.4

5.3

3.0

5.5

8.0

Dont: PIB hors hydrocarbures

6.4

5.3

3.0

5.5

6.8

Dont: PIB hydrocarbures

Dont: PIB hors agriculture

6.0

5.8

2.7

5.7

8.3

Déflateur du PIB

-0.5

1.7

2.0

1.7

1.4

Prix à la consommation

         

Moyenne annuelle

0.5

1.0

2.0

1.9

1.5

Fin de période

1.1

0.6

1.9

2.0

1.1

Secteur extérieur

         

Exportations, f.à.b. (francs CFA)

17.8

13.5

-3.7

12.3

27.1

Importations, f.à.b. (francs CFA)

16.0

9.4

-7.9

13.2

9.5

Volume des exportations

8.3

15.0

2.0

12.8

36.7

Volume des importations

8.3

14.6

1.4

13.2

10.4

Termes de l’échange (« – » = détérioration)

1.5

3.4

4.0

-0.4

-6.2

Taux de change effectif nominal

4.1

-1.3

Taux de change effectif réel

1.7

-4.5

 

(Variation en pourcentage de la monnaie au sens large au début de l’année)

Monnaie au sens large

14.2

8.2

2.9

4.1

Avoirs intérieurs nets

4.8

7.5

7.4

5.7

Crédit intérieur

4.8

7.5

7.4

5.7

Crédit à l’État (net)

1.5

1.7

7.0

1.4

Crédit à l’économie (net)

1.4

6.1

1.5

5.6

 

(Pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Opérations financières de l’État

         

Recettes

18.8

20.2

19.3

19.5

20.3

Dons

2.0

1.6

2.2

2.0

1.9

Dépenses totales et prêts nets

22.4

24.1

25.0

22.8

23.3

Solde budgétaire global

0.0

0.0

0.0

0.0

0.0

Base ordres de paiement, dons exclus

-5.6

-5.5

-7.8

-5.3

-5.0

Base ordres de paiement, dons inclus

-3.6

-3.9

-5.6

-3.3

-3.0

Capacité de financement (solde global, hors opération SENELEC)

-3.6

-3.2

-5.6

-3.3

-3.0

Solde budgétaire primaire

-1.7

-1.9

-3.5

-1.2

-1.1

Épargne et investissement

         

Solde courant (transferts officiels inclus)

-8.8

-9.1

-11.3

-11.4

-8.5

Solde courant (transferts officiels exclus)

-9.2

-9.5

-11.6

-11.7

-8.8

Investissement intérieur brut

32.5

33.4

30.4

33.3

33.4

Public 1

6.3

7.3

8.0

7.9

8.6

Non public

26.2

26.1

22.4

25.4

24.7

Épargne nationale brute

23.7

24.3

19.1

21.9

24.9

Publique

5.0

6.6

5.8

6.1

7.1

Non publique

18.7

17.7

13.3

15.7

17.8

Dette publique

         

Dette publique totale

62.1

64.2

67.4

67.6

66.5

Dette publique intérieure 2

13.9

11.2

13.3

13.7

14.7

Dette publique extérieure

48.1

52.9

54.2

53.9

51.8

Service de la dette publique

0.0

0.0

0.0

0.0

0.0

En pourcentage des recettes publiques

42.8

27.6

31.2

28.5

28.6

Pour mémoire

0.0

0.0

0.0

0.0

0.0

Produit intérieur brut (milliards de FCFA)

12907

13815

14516

15580

17074

dont PIB hors hydrocarbures (milliards de FCFA)

12907

13815

14516

15580

16798

Produit intérieur brut (milliards USD)

23.2

23.6

Part des hydrocarbures dans le PIB total (%)

1.6

Taux de change nominal (FCFA/dollars, moyenne annuelle)

555

586

Sources: autorités sénégalaises; estimations et projections des services du FMI.

1 Sur la base des nouveaux comptes nationaux, rebasé en 2014

2 Tient compte du reclassement de l’investissement public.

3 À partir du niveau d’endettement de 2017, le service de la dette et les recettes de l’Éat tiennent des données préliminaires portant sur le secteur public au sens large.

La dette intérieure inclut les titres publics émis en monnaie locale et détenus par des résidents de l’UEMOA.

 

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