Bois de vène saisis en 2017 : les chiffres du Ministère de l’Environnement

Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mame Thierno Dieng, a réaffirmé vendredi à Dakar la volonté de ses services de s’impliquer davantage dans la gestion des forêts sénégalaises, soulignant que dans cette perspective, 714 billons de bois de vène ont été saisis en 2017 sur des coupeurs clandestins de bois.

M. Dieng, cité dans un rapport de la commission chargée du développement et de l’aménagement du territoire à l’Assemblée nationale, a révélé que 714 billons de bois de vène ont été saisis par ses services en 2017, preuve selon lui que le trafic de bois est un « mal » qui « ébranle » encore les forêts sénégalaises.

Ce rapport a été lu vendredi devant les députés réunis en séance plénière pour l’examen du projet de loi portant code forestier, un texte adopté sans débat, à l’unanimité des parlementaires.

« Toutes ces espèces coupées sont chiffrées à près de 10.000 billons, 1.912 planches de vène et près de 3.000 planches, toutes espèces confondues », a-t-il précisé.

Un billon désigne une section de tronc ou de branche de longueur fixe, majoritairement destinée à l’industrie de la trituration ou au chauffage domestique.

M. Dieng souligne que « ces quantités si importantes ne représentent que le côté visible de l’iceberg et sont en train d’ébranler nos forêts, malgré leur étendue et leur diversité ».

Dans le rapport de la commission du développement et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Environnement précise que près de 1.739 charrettes, 212 chevaux, 429 ânes, 18 véhicules, 20 motos et 17 tronçonneuses ont été également été saisis par ses services au cours de la période indiquée.

Des chiffres qui, selon lui, « renseignent aisément sur l’importance du trafic » de bois dans les forêts sénégalaises et dans le sud du pays notamment.

« Ce sont les raisons pour lesquelles les autorités ont pensé qu’il était important d’avoir des moyens juridiques pour juguler définitivement ce mal par tous les moyens, dont l’adoption du code forestier », a-t-il expliqué.

La question du trafic de bois constitue par ailleurs un enjeu de sécurité, à la lumière des « événements malheureux » de Boffa-Bayotte (région de Ziguinchor) et de Sam Yoro Guèye, dans le département de Médina Yoro Foulah (région de Kolda).

Dans la forêt protégée de Boffa-Bayotte, dans la région de Ziguinchor, principale ville du sud du Sénégal, 14 coupeurs de bois ont été tués le 6 janvier dernier.

Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, parlant de ce qui s’est passé à Sam Yoro Guèye, a rappelé qu’un surveillant de forêt, fils d’un chef de village de surcroît, y a été tué en lien avec le trafic de bois.

Aussi Mame Thierno Dieng assure-t-il que les services de défense et de sécurité sont davantage impliqués dans la gestion des forêts, qui constitue « un enjeu économique et sécuritaire ».

           Avec APS

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