« Birima comme taap »: cette punchline de Bouba Ndour qui vaut un disque d’or

Bouba Ndour avait enfin pris la parole. Dans l’émission Jakaarlo, en effet, il peut être difficile d’avoir droit de dire, ou de répliquer, quand les passions se déchainent sur un thème quelconque. Ce vendredi 18 Septembre 2020, le petit-frère du Roi du Mballax a cultivé la patience, muet sur le plateau, jusqu’à ce que l’organisateur de l’émission devenue très populaire lui donne le droit de dire sa pensée.



A côté de lui, juste après le journaliste Papis Diaw (d’habitude silencieux et concis dans ses interventions), il y a Birima. Birima qui, quelques minutes auparavant, avait coupé la parole à Fou Malade, ainsi qu’à Charles. On rit sur le plateau. Dans les salons, les Sénégalais, peut-être n’apprécient pas toujours cette « impolitesse » et cette fougue qui caractérisent Birima.



Mais, ce soir, Bouba a su trouver la réplique du siècle. Tout en sourire, il lance: « Birima comme taap. » Taap, on sait, ce type de plaie humide, puante, insupportable qui souille la chair de celui qui la porte sur son corps ! Vraiment ? Est-il à ce point répugnant, ce cher Birima?



Encore une fois, c’était avec le sourire que Bouba Ndour a lancé cette pique. Une pique qui vaut le score de 20-0, selon Der, l’animateur principal du talk-show. Charles, qui s’y connait bien en médicaments, donne dans la foulée le nom d’un qui peut guérir ce type de plaie. C’était pour rajouter une touche de comédie. On parlait d’inondation, rappelons! Du sérieux, et voilà qu’il y a une théâtralisation du débat. Une spectacularisation partie des interventions inopinées et maladroites de la plaie Birima. (Souriez, vous avez Jakaarlo !)



Ah, bien sûr, dire de ce dernier qu’il est une plaie relève de la poésie, : une figure de style. Une comparaison, plus précisément. Mais! Un invité a dit ceci de très révélateur : « Birima ne connait pas la valeur de la démocratie! » Qui aura regardé cette séquence de l’émission l’aura constaté : il a fallu qu’El Hadj Amadou Dieng prenne la parole pour que le peu de sérieux qu’incarnent Bouba et Papis revienne sur le plateau.



L’invité donc, qui vient du mouvement Tekki du député Mamadou Lamine Diallo, exprime un sentiment qui le traversait, dit-il, à chaque fois qu’il regardait Jakaarlo, et plus particulièrement, quand il entendait « la plaie » s’exprimer. Irrespectueux ! Birima est irrespectueux, selon l’invité, qui voit en lui, partisan de Bennoo Bokk Yaakaar, quelqu’un « qui veut écraser les autres ». Il confiera avoir beaucoup souffert en l’écoutant, sans pouvoir lui répondre, des émissions durant. Irrespectueux, et arrogant. L’invité donne l’apothéose : même la posture de Birima, sa manière de s’asseoir, révèle l’arrogance d’un homme qui se sait être au pouvoir.

 


Birima « la plaie », lui, souriait, balançait des mains, avec cette expression faciale renfrognée et grincheuse qu’on lui connait. Ses yeux luisaient d’une envie indicible de répondre. Il en a eu l’occasion. Il l’a fait. Birima kuko wokk, mu xuri la.



Et, « Birima comme taap » ! Bouba Ndour, peut-être, voulait-il égayer et détendre l’atmosphère que l’odeur (pardon, la « parole » qui est loin d’avoir devant elle le qualificatif « Bonne ») de la plaie empestait. Mais, à entendre l’analyse sur le comportement de Birima par le sieur Dieng, on est tenté de penser que, même pour ses collègues du plateau Jakaarlo, Birima est aussi difficile à supporter qu’un Taap. Pour ceux qui suivent tranquillement l’émission dans leur salon, le sentiment pourrait être le même. Mais, qui sait, les gens aiment-ils sûrement ce type de personnage. Sinon, quel intérêt trouve-t-on à donner éternellement la parole (ne pas confondre liberté d’expression et exagération concernant cette dernière) à des individus qui crient plus qu’ils ne parlent. Mais, c’est cela la magie de la télévision : ça rend fous ceux qui sont derrière et devant l’écran.




MOUSSA SECK – laviesenegalaise.com

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