Bénéfice de l’autoroute à péage : Quand Eiffage roule l’Etat du Sénégal

Les dirigeants africains éprouvent-ils un complexe devant les « autres » (européens et chinois). Au moment où des membres de la société civile dénoncent l’exploitation, par les chinois, des ressources en mer, voilà que les Français pillent l’économie Sénégalaise.

L’Autoroute à péage (Dakar-AIBD), réputée très rentable financièrement, avec un chiffre d’affaires estimé à plus de 140 milliards en 10 ans, l’Etat du Sénégal n’a encaissé que… 28 milliards. La révélation est faite par le quotidien « Le Quotidien » qui nous renseigne que ce montant est très en deçà de ce que pouvait espérer le Sénégal en citant l’avis du Dr Khadim Bamba Diagne, économiste et enseignant-chercheur, qui souligne que Eiffage a rusé l’Etat du Sénégal pour minimiser les gains que notre pays devrait gagner en toute légitimité. « Sur 147 milliards, l’Etat devait toucher 21 milliards F CFA de taxe sur la valeur ajoutée (TVA), mais il n’a touché que 19 milliards F CFA. Sur les 147 milliards, l’Etat n’a reçu que 3 milliards F CFA d’impôts sur le bénéfice et l’impôt sur le revenu est de 2 milliards F CFA. Au total, l’Etat a gagné 28 milliards sur les 147 milliards de chiffre d’affaires de 2009 à 2019 », détaille l’enseignant-chercheur qui a participé à l’étude d’évaluation socio-économique de l’exploitation de l’Autoroute à péage réalisée par Legs Africa.

L’économiste n’a pas manqué d’expliquer la stratégie de Eiffage pour duper l’Etat du Sénégal. D’après lui, Eiffage a créé des charges fictives pour arriver à ses fins. « Une fois le chiffre d’affaires obtenu, les charges sont élevées, et vous vous retrouvez avec la valeur ajoutée. Avec cette dernière, vous supportez d’autres charges, surtout salariales, et vous avez l’excédent d’exploitation. Vous cherchez ensuite le résultat d’exploitation. Vous créez des résultats exceptionnels avant d’arriver aux résultats courants avant l’impôt. Sénac a joué à un jeu simple et qui est passé. Ils ont augmenté les charges avant de payer l’impôt sur le bénéfice. Ainsi sur les 147 milliards F CFA, les résultats courants avant l’impôt sont de 10 milliards F CFA. Donc les 100 milliards sont des charges. A qui les a-t-on payées ? L’idée est de créer le maximum de charges pour maximiser de bénéfices possibles », a indiqué l’économiste dans des propos rapportés par le journal Le Quotidien. 

 

Par soucis d’équilibre, la rédaction de laviesenegalaise.com est disponible pour donner la parole à Eiffage.

 

   Abou Kane Dia  –  laviesenegalaise.com

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