Avion militaire affrété à ses proches : L’homme d’affaires sénégalo-malien Seydou Kane au cœur d’une polémique au Mali

Le transport de proches d’un riche homme d’affaires à bord d’un avion de l’armée de l’air malienne afin de se rendre aux mariages de ses fils a suscité une polémique au Mali. Les Forces armées maliennes parlent d’un affrètement légal.

Des photos et des vidéos partagées sur les réseaux sociaux depuis le 28 décembre montrent un groupe de civils descendre d’un appareil clairement identifiable comme appartenant aux Forces armées maliennes, puisque leur cocarde est visible à l’arrière de l’avion. Dans une ambiance festive, certains se congratulent et se prennent en photo.

Ces personnes se rendaient à une fête organisée par l’homme d’affaires sénégalo-malien Seydou Kane dans sa villa près de Nioro du Sahel, dans l’ouest du Mali, près de la frontière mauritanienne, selon les Observateurs de France24. Comme le rappeur malien Tal B, qui a partagé sur son compte Instagram des images de lui devant l’avion et en compagnie de militaires en uniformes ainsi que des vidéos de la villa sur Snapchat, rapportent Les Observateurs.

Le 1er janvier, en réponse à une vidéo critiquant l’utilisation d’un avion militaire à des fins privées, un tweet du député Karim Keïta, président de la commission défense à l’Assemblée nationale et fils du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, a suscité de nouvelles interrogations. Karim Keïta indique la possibilité pour l’armée de procéder à des « locations » tarifées permettant « d’avoir des rentrées financières ».

Dans un communiqué publié le 2 janvier, les Forces armées maliennes déclarent qu’un avion militaire a bien été affrété pour « la famille Kane pour leurs besoins à Nioro du Sahel », et que ce type d’utilisation n’est pas nouveau. Mais les FAMa différencient cependant « l’affrètement » d’une « location », le premier consistant à « assurer le service au prix coûtant sans aucun bénéfice pour l’armée de l’air ».

Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, le directeur de l’information et des relations publiques des armées maliennes, Diarran Koné, assure que « n’importe quel citoyen peut affréter un avion de l’armée, si celui-ci n’est pas utilisé dans le cadre d’une opération » et que cela contribue au « renforcement du lien armée-nation ».

À la tête d’une entreprise de BTP, Seydou Kane a été mis en examen en France en 2015 pour « corruption d’agent public étranger, abus de bien social, blanchiment, recel, faux et usage de faux » en raison de sa proximité avec Maixent Accrombessi, le directeur de cabinet du président du Gabon, Ali Bongo, suspecté d’avoir touché des pots-de-vin de la part du groupe français Marck, rappelle notre source.

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