Attaque d’un village Peul au Mali : le bilan passe d’au moins 135 morts et plus de 50 blessés

Des hommes armés ont attaqué le village peul d’Ogossagou, Au Mali. Alors qu’on parlait d’une cinquante de morts, le bilan est passé à plus de 130 personnes tuées lors de cette attaque considérée comme l’une des plus meurtrières perpétrées dans le pays.

Cheick Harouna Sankaré est le maire d’une commune du centre du Mali. Comme d’autres, bouleversé, il décrit la scène. Tôt ce samedi matin, des hommes armés débarquent dans le village d’Ogossagou, non loin de la ville de Bankass, « massacrant plusieurs dizaines de civils peuls ».
Un autre élu donne des détails. Le chef de village, Amadou Belko Bari est « tué devant sa mère » qui sera, à son tour, « exécutée ».

Un chef religieux local, Bara Sékou, a également « été tué ».

Dans la furie, les assaillants n’épargnent personne… ni les femmes, ni les enfants, ni les jeunes, ni les vieillards, tous de la communauté peule.
Et comme s’ils s’étaient bien préparés, alors qu’un groupe tuait sans discernement, un autre groupe de chasseurs traditionnels mettait le feu aux cases.
Dans le village d’Ogossagou, il y a également un endroit où étaient cantonnés les jeunes peuls armés, ex-jihadistes ou pas, qui souhaitaient intégrer le Processus désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Certains, parmi eux, ont perdu étagement la vie. Selon des sources concordantes, le dernier bilan fait état de plus de 130 morts.

Désolation et consternation après le massacre d’Ogossagou

Le dernier bilan de massacre ce samedi de civils peuls dans le centre du Mali fait état d’au moins 135 morts et plus de 50 blessés. Les assaillants étaient habillés en tenue traditionnelle de chasseurs « dozo ». Au lendemain de l’attaque, c’est la consternation, alors que le gouvernement ne s’est pas encore exprimé publiquement et que les secours s’occupent encore des blessés.

Selon des témoins, c’est la désolation dans le village meurtri de Ogossagou. Les habitants creusent ce dimanche une fosse commune pour enterrer une quarantaine de civils, qui n’ont pas pu être inhumés la veille, le jour du drame. « Nous n’avons pas le moral, les gens sont tous traumatisés », témoigne par téléphone un élu. Un autre décrit les restes de cases brûlées, les animaux calcinés, les affaires personnelles réduites en cendres, témoignages silencieux de l’horreur.

Une délégation du gouvernement – composée notamment de trois ministres – est présente sur place. Des dizaines de militaires ont aussi été dépêchés dans les villages pour sécuriser les lieux et rassurer les habitants. Enfin, le gouvernement s’est engagé à arrêter les auteurs de ces massacres et à apporter la justice. Des hauts-gradés de l’armée devraient également être limogés pour avoir failli à leur mission de protection, d’après nos informations. Mais la peur demeure bien présente.

Les secours se sont organisé une partie de la soirée, samedi, notamment pour évacuer les blessés. Ils ont été conduits vers la localité de Bankass pour certains, vers Mopti pour d’autres.

Sur les réseaux sociaux ou dans les rues, les Maliens disent leur choc et leur indignation au lendemain du massacre. Un choc partagé par le représentant de la mission de maintien de la paix Mahamat Saleh Annadif qui, devant la presse samedi et entouré d’une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU, a enjoint à l’État de stopper la spirale de la violence.

Face à ce drame inqualifiable, j’en appelle d’abord à la cessation de la spirale de la violence. Dans le cadre de notre mandat de protection des civils, une force d’intervention rapide de la Minusma a été aussitôt déployée dans le lieu de l’incident. De même, des mesures pour évacuer les blessés vers Sévaré ont été prises.

De son côté, le gouvernement est resté plutôt discret. Il n’y a pas eu de prise de parole publique pour le moment. Dans son communiqué samedi soir, les autorités assuraient qu’une enquête avait été ouverte.

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