Atelier régional sur les PMA africains : Les Propos de Birima MANGARA, Ministre Délégué

Je voudrais, au nom de son Excellence M. Macky SALL, Président de la République du Sénégal, du Gouvernement et de tout le peuple sénégalais, vous souhaiter la bienvenue à Dakar à l’occasion de l’atelier régional des pays africains sur l’accélération de la mise en œuvre du plan d’actions d’Istanbul dans le contexte de l’agenda 2030. Un thème qui nous interpelle à plus d’un titre, avec la digitalisation de plus en plus marquée de l’économie.Birima MANGARA, Ministre Délégué auprès du Ministre de l'Economie, des Finances et du Plan, chargé du Budget

A l’entame de mon propos, je voudrais vous assurer que le Gouvernement du Sénégal apprécie à sa juste valeur le choix porté sur notre pays pour abriter cette importante rencontre. Je saisis cette occasion pour adresser mes remerciements au Secrétaire général adjoint et à son équipe.

C’est aussi, un énorme plaisir pour le Gouvernement d’accueillir les experts ici présents à qui je souhaite également un excellent séjour au Sénégal.

Mesdames, Messieurs,

Le présent atelier vient répondre à une préoccupation majeure commune à la quasi-totalité des pays africains membres du groupe des PMA, à savoir le développement du numérique et l’accélération de la mise en œuvre du Plan d’actions d’Istanbul dans un contexte de réalisation des Objectifs de Développement durable (ODD).

En effet, tirant les leçons des manquements enregistrés dans la mise en œuvre des trois précédents programmes décennaux consacrés aux PMA, la Communauté internationale, sous l’égide des Nations Unies, a décidé de se donner les moyens d’arriver à de meilleurs résultats en adoptant, en mai 2011, à Istanbul, en Turquie, le quatrième Programme d’actions en faveur des PMA qui couvre la décennie 2011-2020.

Je ne peux que me réjouir de cette belle initiative de la part du Bureau du Haut Représentant pour les Pays les Moins Avancés, les Pays en Développement sans Littoral et les Petits Etats insulaires en Développement (UN-OHRLLS), pour l’organisation de cet atelier régional, à Dakar.

J’ose espérer que les réflexions et expériences à l’issue de ces travaux dégageront les voies et moyens permettant de tirer profit des investissements dans les infrastructures de haut débit, en vue du développement de l’économie numérique.

Mesdames, Messieurs

En adoptant, en mai 2011, le Programme d’actions d’Istanbul 2011-2020, la Communauté internationale s’était fixée comme objectif majeur de permettre aux PMA de surmonter les défis structurels auxquels ils sont confrontés afin d’éradiquer la pauvreté, d’atteindre les OMD convenus au niveau international et de sortir de la catégorie des PMA.

Cependant, force est de constater que malgré les efforts fournis au cours des cinq dernières années, la plupart des PMA n’ont pas pu réduire, de moitié, leur niveau de pauvreté, conformément aux OMD. Egalement, à mi-parcours de la période de la mise en œuvre du Programme d’actions, bon nombre des cibles, notamment celles relatives au développement humain et social, qui sont étroitement liés aux OMD, ne sont pas atteints. Il est, par conséquent, nécessaire d’accélérer la mise en œuvre du Programme d’actions et de renforcer le processus de suivi pour que ses objectifs soient mis en cohérence avec les ODD et bien intégrés dans les stratégies nationales de développement économique et social.

Outre la mise en place d’un cadre cohérent et harmonisé, l’atteinte de cet objectif nécessite la réalisation d’investissements massifs dans les secteurs à haute potentialité de valeur ajoutée et de main-d’œuvre, particulièrement dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), afin de tirer le maximum de profit des opportunités offertes par le développement du numérique, notamment en matière de croissance économique.

En effet, vous conviendrez avec moi que l’apport de la génération 4.0 (autrement dit la digitalisation de l’industrie) à la croissance économique ainsi que l’importance du rôle que le développement et la promotion de l’accès à l’internet peut jouer dans l’amélioration des conditions de vie des populations ne sont plus à démontrer.

Dans les pays développés, les taux d’accès aux larges bandes fixe et mobile se sont situés, en 2016, respectivement à 30,1% et 90,3% alors que dans les PMA, au même moment, les abonnements au haut débit fixe et mobile ne représentaient, en moyenne, que 0,8% et 19,4% de la population. Ainsi, investir dans le haut débit devient plus qu’une nécessité dans les PMA.

Cela pourrait considérablement contribuer à l’amélioration de la production et de la productivité (aussi bien au niveau des entreprises qu’au niveau agricole) et à la création d’emplois, notamment dans les secteurs tels que la Finance, l’Education, la Santé, l’Agriculture et les Infrastructures qui sont des secteurs particulièrement utilisateurs des TIC.

De tels investissements contribueront, par conséquent, à la réalisation de la plupart des objectifs du Plan d’actions d’Istanbul et à l’atteinte victorieuse des ODD, et en l’occurrence l’ODD 9 qui vise une amélioration significative de l’accès aux TIC et un accès universel et abordable aux services d’internet dans les PMA à l’horizon 2020.

De ce point de vue, le numérique constitue une chance pour l’Afrique. La transformation numérique est la chance que les pays africains, en général, et les PMA africains, en particulier, doivent saisir pleinement.

Mesdames, Messieurs,

Le Programme de développement durable des Nations Unies, à l’horizon 2030, tient compte de l’immense potentiel que renferment les TIC et télécommunications. C’est pourquoi, il est crucial que nos pays aillent dans le sens d’accroître significativement l’accès aux TIC pour une mise en œuvre satisfaisante de tous les Objectifs de Développement durable.

Pour ce faire, des efforts considérables doivent être faits en vue de baisser les tarifs des services cellulaires mobiles.

Les offres de large bande mobile prépayées constituent l’option la plus abordable et rendent ce service presque aussi accessible financièrement que le cellulaire mobile. Ces évolutions technologiques sont certes prometteuses mais elles doivent s’accompagner d’efforts pour étendre les services de large bande mobile au-delà des grandes villes, jusque dans les zones rurales et isolées.

Le numérique offre de nouvelles opportunités en termes de création d’emplois et de diversification des qualifications. Il transforme la notion même d’emploi. On peut, aujourd’hui, être tour à tour entrepreneur, salarié, expert indépendant, étudiant, etc. Mieux : on peut occuper simultanément plusieurs de ces statuts si nous parvenons à faire du numérique un levier transformationnel de notre économie.

Mesdames, Messieurs,

La transformation numérique présente pour les PMA une mine d’opportunités et d’avantages susceptibles de renforcer la croissance du secteur des TIC et de stimuler le développement socio-économique de nos pays.

Mais auparavant, l’ensemble des acteurs publics, au sein de l’Etat et de ses opérateurs, des collectivités doivent s’approprier pleinement des nouvelles perspectives offertes par le numérique pour moderniser l’action publique.

Aussi, voudrais-je inviter les différents intervenants (les décideurs politiques, les experts, les Chefs d’entreprises et les représentants des Organisations internationales et des PTF) à aller au-delà des échanges d’expériences pour faire des recommandations concrètes en vue de créer les conditions d’accélération de la mise en œuvre des actions des agendas retenues et d’atteindre les objectifs dans les délais requis.

J’ai espoir, et j’en suis convaincu, que la rencontre de DAKAR nous permettra de mettre en place une plateforme opérationnelle pour un partenariat mondial renforcé en vue d’obtenir, le plus rapidement possible, une croissance économique soutenue, un développement durable et une promotion de la paix au niveau des PMA, pour une meilleure insertion dans l’économie mondiale.

Avant de terminer mon propos, je voudrais saluer les efforts déployés par Monsieur le Secrétaire général Adjoint et le Bureau du Haut Représentant pour les Pays les Moins Avancés, les Pays en Développement sans Littoral et les Petits Etats insulaires en Développement (UN-OHRLLS), pour le projet de mise en place de la Banque de Technologie dont la Turquie s’est proposé d’accueillir le siège. Les PMA africains comptent beaucoup sur son démarrage effectif et la mobilisation des ressources promises par les partenaires techniques et financiers.

Avec 34 pays sur les 48 pays les moins avancés, nous aurions souhaité qu’une antenne régionale de la Banque de Technologie soit implantée en Afrique. Le Sénégal est disposé à accueillir cette antenne dans l’espace dédié au parc technologique dans le pôle urbain de Diamniadio, à la périphérie de Dakar.

Pour terminer, je voudrais, chers participants, lancer un appel à tous les décideurs politiques et aux investisseurs privés afin de faire de l’accès universel et équitable aux TIC et aux services d’internet, la priorité des priorités d’investissement dans le sentier de l’émergence économique de nos pays respectifs.

Nous osons espérer, qu’avant la fin de la mise en œuvre du Programme d’actions d’Istanbul, en 2020, le Sénégal sera, parmi les pays non seulement de référence en matière de développement des TIC et d’accès aux services internet à haut débit, mais, également, parmi les pays qui respecteront les critères de reclassement et de sortie de la catégorie des PMA.

C’est sur ces mots d’espoir, et en souhaitant plein succès à vos travaux, que je déclare ouverte la Réunion régionale des Pays les moins avancés (PMA) sur l’accélération de la mise en œuvre du Programme d’Actions d’Istanbul.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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