Arbitres camerounais : tous corrompus ?
La grève des arbitres des championnats professionnels Elite One et Two a l’avantage de mettre en avant un problème profond : la rémunération des arbitres. En une décennie, leurs émoluments ont été divisés par deux, rendant le risque de corruption extrêmement important. Toutefois, rien ne dit que pour parier sur le foot camerounais il faille être initié.
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Les penaltys d’Opopo
Il y a un chiffre qui est vraiment impressionnant dans le football camerounais aujourd’hui : le nombre de penalties sifflés en faveur de Victoria United, avec 16 penalties en 18 matchs. Une incongruité footballistique qui contribue certainement à garantir sa première moitié de classement en Elite One, et sur laquelle vous pouvez trouver plus d’informations sur les paris sportifs.
Une surprise qu’Abdouraman Hamadou Baba n’hésite pas, avec une certaine prudence tout de même, à rapprocher à de la corruption arbitrale. Mais si corruption des arbitres camerounais il y a, c’est surtout en raison des arriérés que la Ligue leur doit : 300 millions de FCFA
Une corruption voulue et organisée ?
C’est la question qui se pose au Cameroun en ce moment. Le grand Samuel Eto’o veut-il la corruption dans le football professionnel national ? Pour Venant Mboua, la réponse ne fait aucun doute :
« Employer des gens sans les payer et exiger leur présence au travail ouvre la porte à la corruption et aux trafics divers. Quel arbitre sans salaire, parti de Garoua pour diriger un match à Ebolowa, fermerait les yeux sur une enveloppe de 100 000 FCFA (voir moins) ? »
Un arbitre professionnel s’achèterait donc pour moins de 100 000 FCFA par match. Une aubaine pour des clubs comme Opopo, dont le budget annuel s’élève à plus d’un milliard de FCFA.
Malgré les doutes, rien ne dit que les arbitres professionnels camerounais soient effectivement corrompus. Dans d’autres pays, où les arbitres sont bien mieux rémunérés, des affaires de corruption éclatent également.
Des arbitres intègres ?
La mauvaise rémunération des arbitres ne préjuge pas de leur inclination à tomber dans la corruption. Dans l’élite mondiale des arbitres de football, des arbitres ont été convaincus de corruption.
C’est le cas de Félix Zwayer, qui officie aujourd’hui en Ligue des Champions de l’UEFA. Cet arbitre Allemand a été condamné à six mois de suspension au motif de corruption et escroquerie en bande organisée. Son crime ? Avoir perçu de l’argent de parieurs pour truquer des matchs de Ligue 2 allemande. 20 ans plus tard, il est toujours arbitre, et au plus haut niveau cette fois.
Il n’est pas le seul dans cette affaire, puisque sur la seule année 2004, l’enquête a permis de démontrer qu’au moins 3 arbitres étaient impliqués dans cette affaire. Les sommes en jeu n’étaient pas mirobolantes. Arbitre assistant dans une rencontre de 3ème division, Félix Zwayer avait alors touché la modique somme de 300 euros pour truquer le match (soit 197 000 FCFA). Cette somme correspond à peu près au quart d’un salaire mensuel en France et au cinquième d’un salaire mensuel en Allemagne.
Autant dire que l’argent ne fait pas tout dans les cas de corruption. Il se pourrait donc bien que le football camerounais soit bien plus propre que ce qu’en pensent les Camerounais eux-mêmes.
Oui, la corruption existe, mais non, elle n’est pas partout, tout le temps. Et elle ne dépend pas uniquement des conditions économiques. Maintenant, la grève des arbitres pourra peut-être permettre de régler des problèmes importants concernant la rémunération des hommes en noirs, acteurs indispensables des rencontres sportives.
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