Après 72 heures de grève, le SYTJUST tire le bilan

La mobilisation des travailleurs de la Justice a été une réussite totale sur toute l’étendue du territoire national, se réjouit le SYTJUST dans une note envoyée à la presse dont laviesenegalaise.com a reçu copie. Le mot d’ordre de grève décrété par le Bureau Exécutif National (BEN) a été très largement respecté par l’écrasante majorité des membres du Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST).

 Ainsi, selon la note, il en a résulté que tout le service public de la Justice a été bloqué. Les audiences ont été renvoyées et la délivrance d’actes administratifs et judiciaires n’a pas été possible. Pendant 72 heures, il n’y a pas eu de justice au Sénégal. L’exercice du pouvoir judiciaire a été sévèrement entravé.

L’impact de cette grève est inestimable tant au plan économique qu’au plan social. Mais le blocage des services du Ministères de la Justice, des Cours et Tribunaux n’est pas le but recherché par les travailleurs de la Justice. Par ce mouvement d’humeur, les syndicalistes comptent protester contre le manque de sincérité que lui a manifesté le gouvernement qui, apparemment, remet en cause la mise en œuvre effective des réformes qu’il avait pourtant initiées d’un commun accord avec le SYTJUST.

Aussi, pour ne pas être des laisser-pour-comptes, au moment où le gouvernement est en train de satisfaire des revendications d’ordre indemnitaire posées par d’autres syndicats dans la Fonction publique, le SYJUST exige, par la même occasion, l’amélioration significative des rémunérations dans le secteur public de la Justice par l’octroi d’une indemnité représentative de logement, d’une prime d’incitation à la célérité et par l’augmentation de l’indemnité de participation à la Judicature.

La paralysie des services du Ministère de la Justice, des Cours et Tribunaux révèle que les travailleurs de la Justice constituent un maillon névralgique qui contribue de manière considérable à l’exercice du pouvoir judiciaire. A cet égard, ils devraient bénéficier, au même titre que les autres acteurs de la Justice, de toute l’attention du gouvernement, tout particulièrement celle du Président de la République qui, de par la constitution, est le garant du bon fonctionnement des Institutions.

Cette grève a aussi le mérite de montrer la détermination des travailleurs de la Justice à agir dans le sens d’améliorer définitivement leurs conditions professionnelles et sociales qui ont  toujours été reléguées au second plan dans les actions du gouvernement concernant le monde judiciaire.

Pendant quatre ans, le SYTJUST a fait preuve de patience et de responsabilité, en participant à un dialogue social paisible qui n’a abouti qu’à des engagements non encore respectés par le gouvernement. Il a toujours fait montre de son souci de respecter le droit des usagers de disposer d’un service public de la Justice exempt de dysfonctionnement. A cet égard, il n’a pas abusé de l’exercice de son droit de grève.

Le gouvernement devait profiter de ces bonnes dispositions des travailleurs de la Justice au lieu d’en abuser jusqu’au point de l’exaspération qui ne leur offre aucune autre issue si ce n’est la lutte acharnée pour la satisfaction totale de leurs doléances.

Au-delà des questionsd’intérêts matériels et moraux de travailleurs, la lutte du SYTJUST est bien celle du peuple sénégalais, car son but ultime est l’amélioration de la qualité du service public de la Justice qui est si nécessaire à la consolidation de l’Etat de droit.

Pour cette raison, les travailleurs de la Justice sont résolus à continuer et à intensifier la lutte jusqu’à la satisfaction de toutes leurs revendications sans laquelle la Justice sénégalaise mourra de sa très belle mort.

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