APPROVISIONNEMENT EN EAU A OUROSSOGUI : Une pénurie qui perdure

La ville de Ourossogui est confrontée à des problèmes d’approvisionnement en eau depuis plusieurs années. Se procurer du liquide précieux s’avère parfois un véritable casse-tête pour les habitants.

Ce mercredi, des arriérés de paiement d’électricité ont contraint des agents de la Senelec à couper le courant du forage de la ville. Ourossogui a ainsi était confrontée à une pénurie d’eau poussant des habitants de la localité à faire une sortie dans la presse. Quelques heures après, l’électricité a été rétablie et l’eau recommença à couler des robinets. La Senelec a annoncé une dette de plus de 40 millions de francs au comité de gestion Copifor (Comité de pilotage des Forages). Selon un habitant, ce comité a été mis en place et 72 heures après, l’électricité a été coupée. D’où des interrogations autour de la gestion ?

Historiquement, la ville de Ourossogui est confrontée à des problèmes récurrents liés au manque d’eau. Il s’agit d’un problème lié au réseau au point que la légende raconte une histoire de « malédiction ».
Parfois, les populations, jeunes et femmes sont obligés de faire des kilomètres pour s’approvisionner en eau dans les localités environnantes, notamment à Thiambé et Boyinadji. Pourtant, Ourossogui compte au moins quatre forages, mais n’arrive pas à satisfaire la demande.

Certains habitants évoquent des problèmes de distribution et par ricochet une mauvaise gestion pour un approvisionnement correct du liquide précieux. D’ailleurs, une source informe que certains consommateurs ne s’acquittent pas des factures mensuelles. 

Ibrahima Ba, entrepreneur, habitant à Ourossogui décortique le mal et donne des pistes. Selon lui, le problème est plutôt structurel. Car, il est lié au développement exponentiel de la ville avec sa démographie galopante. De quatre quartiers dans les années 90, Ourossogui compte onze quartiers 2021 et des milliers d’habitants. « Avec les lotissements, il n’y pas eu de système de réseau d’adduction d’eau. Les choses se font de manière clandestine », a révélé Ibrahima Ba, résident.

Selon lui, une étude faite par Soned Afrique avait conclu qu’il faut un milliard 400 millions de francs Cfa pour résoudre le problème de l’eau à Ourossogui. Le besoin était estimé à quatre châteaux d’eau et cinq forages. Les sites ont même été identifiés.
Cependant, Ourossogui ne dispose que de deux châteaux de 200 mètres cubes et un château de 100 mètres cubes, si l’on en croit M. Ba.

«Parmi les quatre forages que compte la ville, deux fonctionnent avec du carburant diesel et les deux autres avec l’électricité», ajoute-t-il.

Aussi, la tarification du mètre cube s’élève à 150 francs Cfa, un prix jugé très faible car ne pouvant pas permettre de faire face aux charges liées au fonctionnement pour un approvisionnement correct en eau.

La situation étant complexe avec une gestion jugée « non rigoureuse », la seule alternative pour les populations reste le changement de régime.

Au début, les habitants de la localité étaient réticents, mais ayant compris les enjeux, le changement de régime est inéluctable pour parer aux nombreux et répétitifs problèmes liés au manque d’eau.
D’après Ibrahima Ba, dit Tépé, il faut que Ourossogui soit affermée à la Sones et Sen’Eau. « Un changement de régime s’impose pour quitter l’hydraulique rurale vers celle urbaine », défend-t-il. Ce qui devrait permettre l’approvisionnement en eau en qualité et en quantité.

 

    Par Djiby DEM

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