L’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty international, dresse dans son rapport annuel 2015 une situation peu reluisante des droits de l’homme en 2015 au Sénégal.
« Le rapport annuel 2015-2016 dresse un tableau peu reluisant de la situation des droits humains au Sénégal. Des préoccupations soulevées en 2015 figurent de nouveau dans ce rapport, ce qui signifie que l’état du Sénégal n’a pas fait les efforts qu’il est tenu de faire, en vertu de la législation nationale et du droit international, pour remédier à se manquements », a notamment Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty international Sénégal.
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Il présentait à la presse le rapport annuel de son organisation qui concerne 160 pays choisis dans les cinq continents.
« Au Sénégal, nous notons le non respect de la liberté d’expression et de manifestation au Sénégal, la torture et les mauvais traitements, et les décès en détention, l’usage excessif de la force, l’impunité pour les violations des droits humains, et des tentatives de museler la presse », a poursuivi Seydi Gassama, qui dénonce également la répression des opposants par le gouvernement et les procès inéquitables.
Seydi Gassama et ses camarades ont également fustigé la stratégie de l’Etat de lutte contre le terrorisme, avec des emprisonnements récurrents de personnes sur la base d’une simple apologie du terrorisme ou d’intolérance religieuse, les victimes du conflit casamancais.
« Les seuls points positifs pour le Sénégal sont le procès de Hissène Habré qui répond à une longue demande des victimes. Il y a aussi l’adoption de textes législatifs qui protègent les communautés des zones minières, et du Code de l’enfant », a fait remarquer Seydi Gassama.
Selon l’ONG, en 2015, la liberté d’expression et de presse continue d’être soumise à des restrictions arbitraires dans 113 pays. Quelque 156 défenseurs des droits humains sont morts en détention ou ont été tués.
Dans au moins 122 pays, des personnes ont subi des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Des crimes de guerre et d’autres violations des lois de guerre ont été commis dans 19 pays au moins.
Amnesty ajoute que quatre pays ont adopté ou promulgué en 2015 des lois reconnaissant le mariage ou d’autres formes de relations entre personnes de même sexe, portant à au moins 20 le nombre de pays disposant d’une législation ou de projets de lois en ce sens.
« Des procès iniques ont eu lieu dans 55% des pays au moins. Lorsqu’un procès n’est pas équitable, personne n’obtient justice », note Amnesty.