Aliou Cissé, sélectionneur des Lions : «Je ne suis pas usé, ni fatigué…»

À la tête de l’équipe nationale du Sénégal depuis mars 2015, et malgré certaines critiques, Aliou Cissé veut continuer. Son rêve est de défendre son titre de champion d’Afrique en Côte d’Ivoire dans un an.

Le 7ème Congrès de l’Association internationale de la Presse sportive africaine (AIPS Afrique) est ouvert hier à Dakar. Invité à animer un thème intitulé: «Utilisation de l’expertise locale au sein des équipes nationales», le sélectionneur Aliou Cissé en a profité pour évoquer sa situation sur le banc des Lions, les joueurs locaux, les éliminatoires en mars…

Le rôle et l’importance de l’expertise locale dans les équipes nationales
«On a parlé de la place de l’expertise locale sur le plan continental et mondial. Aujourd’hui, l’expertise locale, c’est moi, c’est Walid Regragui (Maroc), Florent Ibenge (RD Congo) et d’autres qui sont en train de faire de bonnes choses. Notre combat est de montrer que nous sommes capables d’entraîner nos équipes nationales et de gagner des titres dans la mesure où nos fédéraux nous font confiance. J’ai été joueur, puis entraîneur de l’équipe nationale. C’est une grande fierté que je ressens. Il faut que les présidents des fédérations fassent confiance à l’expertise locale. Ici, au Sénégal, nous avons une équipe fédérale qui donne de la considération et qui voue beaucoup de respect aux coachs locaux qui abattent un travail colossal. Je n’ai rien contre les entraîneurs étrangers, mais un coach local qui fait ses preuves a forcément du mérite. Je demande aussi à la CAF de penser aux sélectionneurs locaux en ce qui concerne la formation. On aimerait bien voir un jour un coach local africain aller monnayer son talent partout dans le monde».

Le secret de la réussite avec l’équipe nationale du Sénégal
«Je n’ai jamais eu de pression des politiques ou des fédéraux. Je travaille tranquillement avec ma tête et mes idées depuis 8 ans et on ne m’a jamais imposé mes choix. L’équipe nationale a ses réalités et il faut les prendre en main. Il n’y a pas non plus de clan. L’équipe nationale appartient à tout le monde, car chacun a ses analyses et ses joueurs».

Le moment de partir et laisser la place aux autres…
«Je ne suis pas usé, ni fatigué. Notre objectif prochain, c’est d’aller défendre notre titre de champion d’Afrique en Côte d’Ivoire dans un an. Si je suis encore là, c’est parce que je n’ai pas raté mes objectifs. Et si j’avais raté un seul objectif, je ne serais pas là. Mes objectifs ont été clairs. Dans le foot, il n’y a pas de temps à accorder à un entraîneur. Je profite de l’occasion pour remercier Augustin Senghor (président de la Fédération sénégalaise de football) qui m’a laissé travailler. Il ne s’est jamais immiscé dans mes choix».

Possible sélection des joueurs locaux pour la fenêtre FIFA de mars ?
«Il n’y a aucun problème. Il n’y a qu’une seule équipe nationale, qui est ouverte à tous les footballeurs du Sénégal. Il n’y a pas de distinctions entre U17, U20, U23 ou locaux. C’est le niveau qui compte. Notre objectif est de pousser nos clubs traditionnels et nos centres de formations à former des joueurs pour les amener à des niveaux où ils pourront disputer les grandes compétitions comme la Coupe du monde. Mon rêve est de voir les joueurs Sénégalais évoluer dans des grands clubs en Europe. Ça me fait mal de voir des joueurs aller dans des championnats pas très connus, et après quelque temps, ils disparaissent».

L’objectif aux prochaines journées des éliminatoires de la CAN 2023?
«Il nous reste quatre matchs à disputer pour se qualifier à la CAN, et ce n’est pas encore fait. Le plus important est de se concentrer, surtout dans ces temps difficiles où nos joueurs n’ont pas suffisamment de temps de jeu en clubs. Mais ces derniers temps, je vois qu’on est en train de reprendre du poil de la bête. Nous voulons construire une équipe équilibrée et homogène pour qu’on puisse gagner les deux prochains matchs contre Mozambique, le 24 et le 28 mars».

 Pape Faye – laviesenegalaise.com