AFFAIRE DU CHEF REBELLE ARRETE : Un Ousmane va-t-il en cacher un autre

L’horizon s’éclaircit au sujet du chef rebelle arrêté lors de la dernière manifestation de l’opposition à Dakar. Ousmane Kabiline Diatta est arrêté, d’autres sont en fuite. Et à en croire le procureur de la République, Amady Diouf, d’autres suspects sont activement recherchés. « Il n’y aura pas d’intouchables », prévient-il poussant les regards vers Ousmane Sonko.

L’énigme du chef rebelle capturé à Dakar a livré ses premiers secrets. C’est le procureur de la République, Amady Diouf, face à la presse, ce mercredi 15 juin, qui a retracé le film de l’arrestation d’Ousmane Kabiline Diatta. Présenté, par le maître des poursuites, comme le second et bras armé d’une aile dure de la rébellion dirigée par Paul Aloukassine Bassène, Ousmane Kabiline Diatta fait partie d’un groupe de rebelles ayant réussi à s’infiltrer à Dakar avec un plan de déstabilisation du pays savamment orchestré à partir de la dernière manifestation de Yewwi Askan wi. « Le mis en cause dont l’arrestation a mobilisé d’importants moyens humains et techniques a été repéré par les forces de défense et de sécurité alors qu’il s’apprêtait à venir à Dakar, assister, selon les sources numériques, à la manifestation du 8 juin 2022 », précise le procureur de la République.

Jusque-là, presque rien de nouveau. Car une partie de la presse avait commencé à distiller les détails d’une infiltration de la manifestation de Yewwi par des éléments du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc).

Toutefois, se faisant plus précis, le procureur annonce que « d’autres éléments du Mfdc, avaient dans les mêmes circonstances, fait cap sur Dakar où ils devaient se joindre au mis en cause et participer ensemble à ladite manifestation ». Ces éléments mûrissaient, ajoute-t-il, « l’idée bien manifestée, dans les échanges, de profiter de toute opportunité pour s’adonner à des opérations de pillage, de destruction et d’atteintes contre l’intégrité physique de personnes vraisemblablement innocentes ». Et comme il fallait s’y attendre, le procureur annonce que des investigations se poursuivent dans « la perspective de mettre aux arrêts les autres membres du groupe qui ont réussi à se fondre dans la nature dès l’arrestation de leur camarade Ousmane Diatta ». Et là, lâche le procureur, « il n’y a pas d’intouchables ».

Suffisant pour que tous les chemins mènent à Ousmane Sonko. Premier à le signaler ? Khalifa Ababacar Sall, président de la conférence des leaders de Yewwi. « Pourquoi parler d’intouchables dans cette affaire », s’interroge-t-il au cours de la conférence de presse de la coalition tenue juste après le face à face du procureur avec les journalistes. Ousmane Sonko embraie dans la même veine, le ton un peu railleur. « Si le chef rebelle ne s’appelait pas Ousmane, son nom de famille allait être Sonko », lance-t-il, moqueur. Lui Sonko comme nombre d’observateurs se sont fait une religion dans cette affaire, c’est que le pouvoir chercherait à tout prix à mêler le leader de Pastef dans cette affaire. Un Ousmane cache-t-il un autre Ousmane ? Dans les réseaux sociaux où s’est déchaînée une révolte, il n’y a pas de doute, l’objectif du pouvoir est de mettre la main sur Ousmane Sonko.

 

Affaire à suivre! 

Félix DIAGNE – laviesenegalaise.com

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