Accueil populaire de l’ex-capitaine Touré dans son fief à Kolda

L’ex-capitaine de la Gendarmerie nationale, Seydina Omar Touré a été accueilli triomphalement ce week-end dans la capitale du Fouladou. Un accueil chaleureux lui a été réservé par des jeunes arborant des tee-shirts à son effigie avec une file de voitures. C’est sa première apparition publique à Kolda depuis sa radiation de la gendarmerie. Touré fait son retour au bercail pour assister au tournoi « la paix », organisé à Kolda. Il est en effet, l’invité d’honneur d’un tournoi de football dénommé « la paix » initié par le nommé Modou Thioune, international sénégalais évoluant en Turquie. Seydina Oumar Touré a profité de l’occasion pour s’adresser à ses parents, la jeunesse en particulier. Un message panafricain et unificateur…Capitaine Touré - Accueil populaire

Voici l’essentiel de son message

«Mesdames et messieurs honorables invités,
En vos rangs, titres et qualités
Jeunesse de Kolda,
Je suis très ému de me retrouver parmi vous et j’ai l’insigne honneur de prendre la parole devant vous.
En vous regardant, même si je ne reconnais pas tous les visages, je vois en vous mes frères et sœurs africains, Sénégalais en général, et Koldois en particulier.
Aujourd’hui, je voudrais vous témoigner de tout mon amour, de toute ma considération, de tout mon respect et mets un point d’honneur à vous parler à cœur ouvert.
Puisque vous me donnez une tribune pour cela, qu’il me soit permis également de délivrer humblement mon message à l’endroit de la jeunesse du Sénégal et au peuple africain en général.
Mesdames et messieurs honorables invités,
Le nom du tournoi qui nous réunit ici à savoir « la paix », est dans une très large mesure évocateur.
En Afrique cette notion est loin d’être anodine car, elle réside dans le champ lexical de tout africain, de tout âge confondu, tellement l’Afrique fut meurtrie, malmenée et continue d’être victime, non pas seulement des guerres mais d’actes qui conduisent à des affrontements inutiles entre frères de sang.
En venant j’ai choisi un style vestimentaire qui n’a rien d’un sportif mais s’inspirant d’un homme africain, d’un modèle, et d’un homme de paix, qui a vaincu pacifiquement.
Pour arriver à une paix globale, il est important de cultiver une paix intérieure c’est-à-dire rester insensibles aux comportements de l’autre.
Soyez bons, pas pour les autres, mais pour vous-même. « ne laissez pas le comportement des autres venir détruire votre paix intérieure ».
Si l’on parvient à être insensible au mal que représente l’autre et que nous nous engageons uniquement à parfaire le bien qui subsiste en nous, nous arriverons à une paix intérieure qui se reflétera sur notre entourage et conduira peut-être à un réel et sincère climat apaisé.
La sincérité de la paix est très importante car « une paix sournoise tue plus qu’une guerre ouverte ».
Pour arriver à cette paix sincère, commençons par nous respectez, respecter notre domicile, notre quartier, notre département, notre région et notre pays.
Rappelons-nous que de la même manière que notre domicile est notre propriété, notre quartier, notre département notre région et notre pays aussi le sont tout autant. La seule différence est le niveau avec lequel nous le partageons avec les autres, nos compatriotes.
Aimons les autres comme nous nous aimons, aidons les autres comme si nous le faisions pour nous-même.
Cultivons chaque jour l’unité, la solidarité, le sens de la dignité, de l’honneur et le culte du travail bien fait.
Demandons-nous chaque jour quel est notre rôle dans la poursuite de l’intérêt général et veillons collectivement à un développement de nos territoires. Car, cela va sans dire, personne ne viendra le faire à notre place.
Aux jeunes africains qui œuvrent au sein de l’administration, Parce que parfois c’est de la que naissent l’essentiel des conflits. N’oubliez jamais votre mission de service public.
Entre administrations et administrés, nous nous combattons et souvent nous nous haïssons, pourtant nous nous reconnaissons comme frères, frères dans la souffrance, frères dans l’humiliation, frères dans la révolte, frères dans l’espérance, frères dans le sentiment que nous appartenons à une destinée commune, frères à travers cette foi mystérieuse qui nous rattache à la religion et à la chaleur africaine, foi qui se transmet de génération en génération et que la manipulation politique, aussi présente soit elle, n’a jamais pu effacer de notre être.
Décomplexons-nous et soyons fiers d’être africains.
Aux administrateurs, traitez vos administrés avec égard et respect,
Traitez chacun comme vous aimeriez être traités où comme vous aimeriez que votre père ou mère soient traités en pareille circonstance.
L’administration n’est pas une religion, mais un système qui permet avant tout d’assurer le bienêtre des citoyens, dont les règles ne sont pas exemptes de reproches, donc nécessite parfois une appréciation humanitaire et citoyenne est bien nécessaire.
Notre système est issu de la colonisation mais ne colonisez pas vos administrés, administrez-les.
La colonisation est révolue, nous vivons désormais entre frère, mais parfois nous traitons si mal nos concitoyens, que nous avons tendance à croire que nous sommes encore oppressés chez nous par nous même.
Chers concitoyens, nous sommes chez nous et nous nous servons nous même et pas un autre
Lorsque nous comprendrons que nous servons notre patrie et que nous sommes frères, alors nous vivrons en paix.»

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