Abdoul Aziz le khalife des Tidjanes, Dabakh le père de la Nation

14 septembre 1997 - 14 septembre 2020 : Mame Abdou Aziz Sy Dabakh toujours dans le coeur des fidèles

mame-abdou-dabakhIls sont nombreux, ceux qui se sont abreuvés à sa source, du temps de son vivant. Nombreux encore, ceux-là qui n’ont connu que sa voix, une voix qui ne laisse indifférents les cœurs, lorsqu’elle chante la Bourd de l’Imam Bouchayri, ou encore le texte Daroul Habibi. Et, ce n’est pas abusé de dire que ceux qui l’ont connu et les autres qui n’ont de lui que des archives audio et/ou vidéo l’aiment autant. C’est ainsi que tous, sans exception, disent de lui « Daa Baax », pour témoigner de son immense générosité. Mame Abdou à jamais dans les coeurs. 

C’est à l’âge de 93 ans, le 14 Septembre de l’an 1997, que Mame Abdou, tel qu’on le nomme affectueusement, s’en est allé pour le royaume des cieux. Laissant derrière lui un Sénégal orphelin. Qui donc égayer les disciples Tidjanes de ses chants dont lui seul détenait le secret la technique irréprochable de déclamation ? Qui pour rappeler les politiciens à l’ordre, lorsque ces derniers déraillent ? Qui pour rappeler que Touba et Tivaouane ne font qu’un, que l’Isman n’est qu’un et que les autres religions émanent d’un même Dieu ? Autant de questions de l’époque qui font ressortir une particularité : Mame Abdou n’était pas un Père de la Nation autoproclamée, et il ne subsiste pas de doute, quant au fait que ce sont les populations qui l’ont plébiscité ?

C’est alors tout naturellement que son esprit demeure présent dans l’imaginaire collectif de l’homosenegalensis est en mesure de dire laviesenegalaise.com. Ecoles et Hôpitaux portent son nom, son portrait décore des milliers de salons, de ses homonymes, le Sénégal est rempli. Pour ainsi dire que la haute dimension spirituelle et la gentillesse de l’homme ont marqué les cœurs et les esprits, de telle sorte que l’on ne saurait oublier de commémorer la date de disparition du dernier fils de Maodo à être khalife.

14 Septembre 1997, 14 Septembre 2020 : 23 ans déjà. Le temps passe, cependant, l’une de ses formules reste d’actualité. « Naňu tappé xol yi », avait l’habitude de dire celui qui a été khalife général des tidjanes 40 ans durant. Une formule qui en appelle à l’apaisement, à la discussion, au dépassement des tensions, bref, une formule qui promeut la cohésion sociale et ouvre les voies qui y mènent. Quarante ans à se soucier de la Nation, ce père aura bien mérité l’honneur de ses fils. Et, formule pour formule, ces derniers disent de lui : « Mame Abdou, quarante ans, zéro faute.»

1997-2020, et on est toujours nostalgique de son franc-parler légendaire, demeurant admiratif de son encrage sans faille dans les enseignements de l’Islam et de son attachement à la confrérie tidjane dont son père, le vénérable Seydil Hadji Malick Sy, est l’un des plus illustres représentant. Oui, le Sénégal est bien nostalgique de celui qui est né en 1904 et devenu khalife en 1957, puisqu’il n’hésitait pas à s’exprimer sur la question de l’Education et les grèves des étudiants, le rôle des députés à l’Assemblée Nationale, la déperdition et la perte des valeurs.

Dabakh

Est-il besoin de rappeler son charisme avéré et son érudition reconnue de tous ? Restera dans les annales la forte impression qu’il a faite, en 1965, lors du congrès Islamique tenu à la Mecque. Un discours mémorable qui reflète sa parfaite maitrise de l’arabe, langue d’ailleurs dans laquelle il a fait de nombreuses compositions littéraires.

Abdoul Aziz Sy alors, c’est quarante ans de califat, tandis que Dabakh, reste éternellement le père d’un Sénégal qui, 23 ans, rend hommage à un de ses plus illustres patriarches. Et c’est assurément pourquoi Ismaila Lo le chantait en disant : « Maam kula topp du juum du réer« 

MOUSSA SECK – laviesenegalaise.com

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