LEGISLATIVES 2022 : L’Ofnac lance plutôt bien la pré-campagne de Sonko

Si plus aucun détail n’est à délaisser dans la course pour les Législatives, la liste dirigée par Ousmane Sonko (Yaw) a toutes les raisons d’afficher le sourire. L’Ofnac vient, en effet, d’administrer à Yaw un intrant majeur en confirmant les accusations portées contre Mamour Diallo dans l’affaire des 94 milliards FCFA.


C’est une vraie bombe que l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) a lancé ce 10 mai, au palais de la République. Dans les rapports des années 2019, 2020 et 2021 de cette structure de vérification figure la confirmation des accusations portées par Ousmane Sonko, tête de liste de la coalition Yeewwi askan wi (Yaw), contre l’ancien directeur des Domaines Mamour Diallo. Cet énième rebondissement survient au moment où les états-majors politiques mettent la dernière main dans la préparation et le dépôt des listes pour les Législatives.

Arrivé troisième à la dernière Présidentielle (2019) avec 15 % des suffrages, le président de Pastef-Les patriotes devenu patron de l’opposition depuis qu’Idrissa Seck, aujourd’hui, président du Conseil économique social et environnemental (Cese) a rallié le camp présidentiel, se débat dans un imbroglio politico-judiciaire non encore élucidé. L’Ofnac vient alors de mettre de l’eau dans le moulin…électoral de Sonko dans l’affaire dite des 94 milliards FCFA. Pour l’institution dirigée par Madame Seynabou Ndiaye Diakhaté, « les délits d’association de malfaiteurs, d’escroquerie portant sur des deniers publics, tentative d’escroquerie portant sur des deniers publics et complicité d’escroquerie portant sur les deniers publics » dont sont accusés Mamour Diallo et l’homme d’affaires Tahirou Sarr sont avérés. En octobre dernier, la première Chambre civile de la Cour Suprême avait vraisemblablement balisé la voie en tranchant en faveur d’Ousmane Sonko. Les juges de la Cour Suprême ont tout cassé ordonnant au conservateur de Rufisque de remettre à l’état où il se trouvait avant l’acte de notarié des 8 avril 1978 et février 1979. Cette décision de la cour Suprême prend le contrepied de la Commission d’enquête parlementaire qui blanchissait totalement Mamour Diallo. Fort des conclusions du Parlement, Mamour Diallo traîne Sonko pour diffamation et injures publiques en dépit d’un mémorandum de 10 pages où le président de Pastef démonte les résultats de la commission parlementaire. Aujourd’hui élu maire de Ziguinchor nonobstant cette autre affaire de viol sur Adji Sarr encore pendante devant les juridictions qui comme le dossier des 94 milliards FCFA a totalement divisé le pays en deux camps opposés, Ousmane Sonko vient de bénéficier d’un intrant moral non négligeable de l’Ofnac. Alors que Mamour Diallo, candidat à la ville de Louga aux dernières Locales soutenu par la présidente du haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), Aminata Mbengue Ndiaye, a mordu la poussière face au ministre Moustapha Diop.


A deux mois des Législatives, il n’y a aucun instrument de mesure des intentions de vote, le sondage étant interdit par la loi. Toutefois, bipolarisation est nette entre Bby et Yaw dont les têtes de listes sont respectivement Aminata Touré (ancien premier ministre) et Ousmane Sonko (principal opposant au pouvoir). Et que plus aucun détail n’est à délaisser dans la bataille de l’électorat.


    ♦Félix DIAGNE – laviesenegalaise.com

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