đź”´ Exclusif – Ousmane Sonko sur France24 : « Si on va aux Ă©lections, je serai dĂ©clarĂ© vainqueur au premier tour »
"Macky Sall a abdiqué face à la pression populaire", selon l’opposant Ousmane Sonko...
L’opposant sĂ©nĂ©galais Ousmane Sonko a accordĂ© un entretien exclusif Ă France 24, depuis son domicile, Ă Dakar. Il estime qu’en renonçant Ă briguer un troisième mandat, Macky Sall n’a fait qu' »abdiquer face Ă la pression populaire » et internationale. Il assure ĂŞtre « totalement Ă©ligible », et se dit convaincu de pouvoir ĂŞtre Ă©lu prĂ©sident du SĂ©nĂ©gal en 2024, « dès le premier tour ».
L’opposant sénégalais et président du parti Pastef Ousmane Sonko a accordé un entretien exclusif à France 24, depuis son domicile à Dakar, où il est assigné depuis sa condamnation début juin à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse ».
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« Je ne suis pas assignĂ© Ă rĂ©sidence », mais arbitrairement dĂ©tenu, estime Ousmane Sonko, pour qui aucune dĂ©cision de justice ou administrative ne l’oblige Ă rester chez lui.
Dans son discours Ă la Nation lundi 3 juillet, le prĂ©sident Macky Sall a mis fin Ă un long suspense en renonçant à se reprĂ©senter pour un nouveau mandat. Pour Ousmane Sonko, Macky Sall n’a pas pris cette dĂ©cision parce qu’il est un dĂ©mocrate, mais du fait de la pression de son peuple, et de la pression internationale.
« Un prĂ©sident sortant s’est vu fĂ©liciter par une partie du monde simplement pour avoir respectĂ© la Constitution de son pays », souligne Ousmane Sonko, regrettant une ‘ »infantilisation de l’Afrique ».
« Dictature »
Ousmane Sonko compare les annĂ©es Macky Sall Ă une « dictature ». Comment appeler un pays oĂą le prĂ©sident « recrute des milices privĂ©es et leur permet d’ouvrir le feu sur des manifestants non armĂ©s ? », interroge I’opposant.
Après la condamnation d’Ousmane Sonko, le SĂ©nĂ©gal a traversĂ© en juin un dĂ©chaĂ®nement de violence ayant fait plusieurs morts.
« Jusqu’à présent, les Sénégalais ne s’étaient pas soulevés contre le troisième mandat de Macky Sall, mais contre la persécution d’un opposant qui s’appelle Ousmane Sonko », affirme le président du parti Pastef.
L’annonce par Macky Sall de sa non-candidature a d’ailleurs laissĂ© les SĂ©nĂ©galais « presque indiffĂ©rents », ajoute-t-il.
Ousmane Sonko apparaît plus que jamais menacé par sa condamnation dans une affaire de mœurs. « Je suis encore totalement éligible », affirme-t-il toutefois.
« Prêt à pardonner »
L’opposant assure Ă France 24 que Macky Sall « a dit Ă certains qu’il empĂŞchera vaille que vaille sa candidature ». La violence dont il est la victime « ne s’est jamais exercĂ©e avant », ajoute-t-il.
Même s’il affirme n’avoir aucun contact officiel ou officieux avec le président, il affirme « être prêt à pardonner », et même à « oublier ». Il souhaite à Macky Sall de « terminer ce mandat en beauté » et de « partir dans la sérénité ».
La majorité des 17 millions de Sénégalais veut sa candidature, estime-t-il. Et « si on va aux élections, je serai déclaré vainqueur au premier tour », conclut le président du Pastef.