UCAD – Le Saes accuse le recteur d’une gestion «hasardeuse, calamiteuse et désastreuse»

Les corps de contrôle de l’Etat sont appelés à fouiller la gestion du recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Cette demande émane du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur. Il parle de gestion «hasardeuse, calamiteuse et désastreuse». 

A en croire Le Quotidien, le torchon brûle entre le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Ibrahima Thioub et le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes). Le pic de ce bras de fer est la marche des syndicalistes allant de l’Ifan au nouveau siège du rectorat pour «dénoncer sa gestion».

La procession a servi de cadre aux enseignants du supérieur pour dénoncer la «gestion hasardeuse, calamiteuse et désastreuse» du recteur. Aujourd’hui, ils appellent les corps de contrôle de l’Etat à venir inspecter les fonds publics alloués à l’Ucad mais aussi à fouiller l’argent des inscriptions des étudiants. La «nébulosité», qui entourerait le déménagement de l’Office du Bac à la Faculté des Lettres, a été citée en exemple.

Yankhoba Seydi, porte-parole du jour, rapporte que «le déménagement se fait sur fonds propres, le rectorat dit que ce déménagement a été gagné par le même marché que celui des travaux de réfection du rectorat, ce qui veut dire qu’il y a un détournement ici qui est flagrant».

La décision des autorités de l’Ucad, concernant les suppléments tarifaires des voyages d’études, qui ne seront plus payés si la destination finale n’est pas Paris, irrite aussi les enseignants. Pourtant, estiment les enseignants, le recteur fait des voyages multiples qui pour la plupart ne rapportent rien à l’Université. «Il dit qu’il ne prend pas les biens de l’Ucad, mais il prend les perdiums de l’Ucad qui coûtent au bas mot 30 millions de francs Cfa», selon Yankhoba Seydi.

Par ailleurs, «le manque de moyens», évoqué par le professeur Ibrahima Thioub face aux «nombreuses urgences conjoncturelles et structurelles», ne cadre pas avec la réalité, selon les syndicalistes. «La Direction générale des finances dans son autorisation d’engagement a réservé un crédit total de plus de 20 milliards de francs Cfa que l’Ucad n’a pas encore dépensé», avance le Saes.

Dans un autre registre notamment le non-paiement des salaires des professeurs Malick Ndiaye, Amsatou Sow Sidibé, depuis «plus d’un an», le Saes porte le combat. Il demande que leurs collègues soient rétablis dans leur droit, tout en réclamant des dommages. Dans le chapitre des revendications, Malick Fall et ses camarades exigent le paiement «diligent» des sommes dues pour la prime d’encadrement pour tous les mois concernés, la prime de recherche, les heures supplémentaires.

Sur la nomination de Hamady Bocoum, par ailleurs directeur de l’Ifan en même temps patron du Musée des civilisations africaines, le Saes craint un conflit d’intérêts. Selon les syndicalistes, des «menaces» pèsent sur les collections du musée de l’Institut fondamental d’Afrique noire de l’Ucad. Joint par téléphone, hier, par Le Quotidien, le professeur Ibrahima Thioub n’a pas souhaité réagir pour le moment à la sortie du Saes.

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