Tambacounda : le PADAER remet près de 140 millions en matériel agricole à des producteurs

Le Programme d’appui au développement agricole et à l’entreprenariat rural (PADAER) a remis symboliquement lundi du matériel agricole à une centaine d’organisations de producteurs de la région de Tambacounda, pour une valeur de près de 140 millions de francs CFA, a constaté l’APS.

‘’Dans la région de Tambacounda, 113 OP (…) bénéficiaires de l’accompagnement du PADAER ont pu acquérir auprès de 7 MPER (micro et petites entreprises rurales) de la place des unités d’équipement composées essentiellement de 328 semoirs, 328 houes sine, 328 charrues, 170 charrettes, pour un montant de 138.760.000 francs CFA’’, indique un document du PADAER.

A ces équipements, s’ajoutent 170 animaux de trait, dont notamment des chevaux.

Ce matériel a été acquis à l’issue d’une passation de marché par les organisations de producteurs en direction des MPER qui l’ont fabriqué localement.

Le PADAER a financé à hauteur de 90%, pour une contrepartie de 10% des bénéficiaires, le coût de ce matériel, tout en facilitant la transaction entre les deux parties. Les artisans locaux ont aussi bénéficié d’une formation et d’un encadrement grâce à l’appui du programme.

Cette cérémonie de remise d’équipement présidée dans les locaux du PADAER par le gouverneur de la région Bouya Amar, visait à ‘’développer chez les OP les réflexes d’une systématisation de la passation de marchés, comme démarche pour l’acquisition du matériel agricole, et autres facteurs de production’’, indiquent les organisateurs.

Le coordonnateur du PADAER Ngagne Mbow a noté qu’ ‘’aujourd’hui, dans les trois régions (de Kolda, Kédougou et Tambacounda), le PADAER a distribué 1.193 semoirs, 1.012 houes sine (…), 691 animaux, 691 charrettes, 1719 vaches’’, des sacs, bâches entre autres.

‘’C’est important, mais nous sommes conscients que c’est insuffisant’’, a relevé M. Mbow, disant pouvoir compter sur la solidarité entre producteurs pour utiliser le matériel acquis pour le moment, en attendant que les autres puissent en disposer grâce au PADAER ou à un autre acteur.

Il a rapporté que le FIDA, bailleurs du PADAER, et les plus hautes autorités du pays ont apprécié le travail mené par ce programme, lors d’une récente revue à mi-parcours, et ont indiqué qu’ils sont à la recherche de ressources additionnelles. D’où son optimisme quant à la prolongation de PADAER tant souhaitée par les bénéficiaires.

Le représentant des organisations de producteurs, Korka Diallo, avait plaidé pour que le PADAER soit prolongé ‘’jusqu’en 2020’’, estimant que si c’est le cas, ‘’la sécurité alimentaire sera une réalité’’.

Il a relevé qu’à Koumpentoum, les producteurs de riz ont pu produire 42,5 tonnes et vendre à hauteur de 2,5 millions, pour des gens qui pouvaient à peine produire de quoi vivre et dont beaucoup ignoraient la riziculture.

‘’Il y a des communes qui sont actuellement autosuffisantes et qui ont vendu leur surplus au plan national et même international’’, a poursuivi le responsable du PADAER, pour qui, l’ ‘’innovation’’ du Programme a consisté à ‘’compter sur l’expertise locale, pour la renforcer’’.

C’est ainsi qu’il a été fait appel à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) pour renforcer les capacités des artisans locaux, en termes de respect des normes de fabrication.

Une dynamique que le projet compte poursuivre, avec une formation des artisans locaux prévue en juin à Saint-Louis, sur la production de machines comme la décortiqueuse.

Les résultats du PADAER ont été bien appréciés en termes de gestion financière et d’atteinte des résultats, a confirmé le gouverneur qui a appelé à un plus grand engagement des producteurs, après tant d’efforts de la part de l’Etat.

Il a invité aussi les collectivités locales à attribuer des terres aux citoyens détenteurs de projets bancables, afin qu’ils contribuent au développement du pays.

‘’Au Sénégal, nous avons une ressource que beaucoup n’ont pas, nous avons un relief plat, des terres cultivables, l’eau et le soleil’’. Aujourd’hui, l’agriculture doit être le premier emploi, a-t-il dit, estimant qu’elle est passée d’une simple tradition dont on héritait à la naissance, à un véritable métier.

APS

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