Série d’incendies : Les explications et recommandations de la Direction de la Protection civile

Durant un laps de temps très court, le Sénégal a enregistré une série d’incendies dont l’un a causé près de 30 morts. La Direction de la Protection civile livre les facteurs à l’origine des feux, les période à risque, les facteurs aggravants et l’attitude à avoir en cas de drame.

Daaka, Hlm, Ranch de Dolly, Marché Zinc, Foirail de Diamagueune : avril aura été un mois de feu pour le Sénégal. Et la série devrait se propager jusqu’au mois prochain. Même s’il n’y a pas encore de statistiques sur les incendies au Sénégal- la Direction de la Protection civile (Dpc) travaille sur un projet dans ce sens-, on connaît les périodes et facteurs à risque ainsi que l’attitude à avoir pour éviter des bilans lourds comme celui de l’incendie de Médina Gounass : 29 morts et 26 blessés (chiffres officiels).

«Ce que nous constatons, c’est que durant ces mois-là, il y a la canicule et, souvent, il y a du vent qui souffle. Ces deux facteurs-là constituent souvent des sources de feux au niveau des établissements ou espaces publics que sont les marchés et autres», avise le commandant Aly Cissé, chef d’Études et Opérations à la Direction de la protection civile (Dpc), une entité placée sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique.

Défaut de bouche d’incendies et anarchie

Au niveau des marchés, le danger survient souvent la nuit. «Après la fermeture des marchés, souvent les commerçants ont tendance à négliger ou bien à oublier d’éteindre complètement les lampes ou les rallonges, soit ce sont des fourneaux qui ne sont pas éteints», compte l’officier des sapeurs pompiers. Dans ces conditions, précise-il, «il suffit qu’il y ait un petit vent pour créer le feu».

Circonstance aggravante : «Ce que nous remarquons au niveau des établissements, c’est l’absence totale des moyens de secours, relève le commandant Cissé. Les établissements comme les marchés devaient normalement avoir dans chaque coin des bouches d’incendies avec une bonne pression d’eau qui pourrait faciliter l’intervention des secours en cas d’intervention.»

L’anarchie dans les marchés n’est pas pour arranger les choses. «Qui fait que les secours rencontrent d’énormes difficultés pour y accéder. Soit les rues sont étroites soit il y a des étals partout. Il n’y a pas un plan d’établissement des étals pour faciliter l’accès. Ensuite, les normes de sécurité, en général, ne sont pas respectées.»

Le bon comportement à avoir

Faute de pouvoir parer aux incendies, il convient de connaître l’attitude à avoir en cas de déclenchement d’un feu. Première disposition : garder la tête froide. «Il ne faut pas paniquer parce que c’est souvent la panique qui alourdit le bilan, indique le commandant Aly Cissé. S’il y a un affolement, chacun tente de se sauver et cela peut créer une bousculade et entrainer des morts d’hommes.»

Le chef de service à la Dpc demande aux témoins d’un incendie de garder son calme donc, mais aussi «de donner l’alerte rapidement, de ne pas essayer de jouer aux héros, de s’allonger sur le sol pour essayer de respirer le plus longtemps possible, en cas de difficulté à sortir du lieu touché- il y a souvent de l’air frais au sol-, utiliser un tissu mouillé à mettre devant le nez ou la bouche pour permettre une meilleure respiration».

Le commandant Cissé demande aussi de «ne pas essayer d’utiliser les ascenseurs s’il y en a», de rejoindre le point de rencontre ou de regroupement indiqué par les secouristes. Sur place, s’empresse d’ajouter le pompier, «voir si votre ami ou voisin qui était à coté de soi est là ou non. Cela permet de voir si quelqu’un a été oublié ou non dans le lieu du sinistre».

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.