Sénégal-Bargny: le projet de centrale à charbon entériné malgré la contestation

Un projet de centrale à charbon dans la petite ville sénégalaise de Bargny est rejeté par une partie de la population qui a repris ses protestations ces derniers jours, et craint de lourdes conséquences environnementales. Du côté des autorités, on estime que le pays n’a pas le choix s’il veut se développer : l’ouverture de la centrale est donc prévue pour octobre 2017.

A Bargny, ni l’érosion côtière due aux changements climatiques, ni la mobilisation d’une partie de la population, notamment au moment de la COP21, n’ont fait reculer les autorités. La construction de la centrale à charbon, à quelques centaines de mètres de la plage, se poursuit. Face à l’avancement des travaux, les habitants qui continuent de se mobiliser contre le projet proposent aujourd’hui un passage du charbon au gaz.

« On n’est pas contre l’usine, mais nous proposons la substitution du charbon par le gaz parce que le gaz est moins polluant et en même temps les effets négatifs vont être diminués de 30% », explique Daouda Guèye, habitant de Bargny.

La production d’électricité n’est pas suffisante au Sénégal pour répondre aux besoins qui augmentent. L’Etat a donc lancé un plan énergétique, dont l’un des grands projets est cette centrale à charbon, source d’une future pollution selon les habitants qui se mobilisent. Les promoteurs, eux, affirment que le projet respectera les normes internationales.

« Bien évidemment, il y a un suivi environnemental et social qui va se faire, en rapport avec les autorités locales et les communautés », promet Badara Gueye, chargé des questions environnementales à la compagnie d’électricité du Sénégal.

Le maire baisse les bras

Le projet suscitait jusqu’ici le rejet des autorités municipales. Récemment, le maire de Bargny Abou Ahmed Seck a pourtant validé un protocole d’accord dans lequel les promoteurs s’engagent à étudier la transition du charbon au gaz. Pour le maire de la ville, la mobilisation n’a pas porté ses fruits, il fallait tenter autre chose : « A partir du moment où on a eu des débats, des discussions, il s’est avéré que le point de non-retour était là. »

En octobre, la première unité de la centrale de Bargny sera-t-elle mise en service en fonctionnant au charbon, malgré les nombreuses craintes ? Où passera-t-elle au gaz jugé plus propre que le charbon ? Cette source d’énergie demeure néanmoins émettrice de CO2.

En tout cas, pour le moment, à l’heure où le Sénégal a inscrit dans sa Constitution le droit à un environnement sain, le pays entérine donc son choix de miser sur une énergie particulièrement polluante.

Rfi

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