Primaire de la droite en France: large victoire de François Fillon

François Fillon remporte très largement le scrutin de la primaire de la droite. Son concurrent, Alain Juppé, a félicité le député de Paris et lui a apporté son soutien pour la présidentielle de 2017. Fillon a déclaré tendre la main à « tous ceux qui veulent servir » la France.

François Fillon sort largement vainqueur du second tour de la primaire de la droite, avec 66,5 % des suffrages selon des résultats partiels portant sur 9 977 bureaux de vote (sur un total de 10 229). L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy défendra donc les couleurs de la droite à l’élection présidentielle de 2017. Peu avant 22 h, Fillon et Alain Juppé se sont serré la main au siège de la Haute autorité, preuve du « rassemblement » de la droite derrière François Fillon, selon Thierry Solère, président du comité d’organisation de la primaire.

Le député de Paris s’est félicité de son succès, qui a « brisé tous les scénarios écrits d’avance ». Rendant hommage à Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, Fillon a salué dans son discours sa « victoire de fond » et a remercié ses électeurs, qui « ont trouvé dans [sa] démarche les valeurs françaises auxquelles ils sont attachés ». Il a plaidé pour une « France apaisée et réconciliée » et donne « rendez-vous à tous ceux qui ont dans le cœur la fierté d’être Français ».francois-fillon

Au QG de François Fillon, des hurlements de joie ont accompagné l’annonce des premiers résultats favorables à leur candidat. Dans son discours, émaillé de cris « Fillon président », François Fillon a déclaré avoir « le devoir de vaincre l’immobilisme et la démagogie » : « La gauche, c’est l’échec ; l’extrême droite, c’est la faillite. Je parle de vaincre ces partis politiques, pas de vaincre ces Français déçus, ces électeurs qui ne sont pas aujourd’hui des nôtres mais qu’il me revient aussi d’entraîner vers l’avenir ».

Alain Juppé, avec 33,5 % des voix, n’est de son côté pas parvenu à créer l’effet de surprise sur lequel il comptait au soir du premier tour, arrivé en deuxième position. L’édile de Bordeaux a « félicité François Fillon pour sa large victoire », indiquant également qu’il allait désormais se « consacrer pleinement » à sa mairie.

Alain Juppé a aussi déclaré : « Comme je m’y étais engagé, j’apporte dès ce soir mon soutien à François Fillon. Je lui souhaite bonne chance pour sa prochaine campagne présidentielle et la victoire en mai prochain. »alain-juppe-a-felicite-le-vainqueur-fillon-et-le-soutient-pour-la-presidentielle

Les réactions politiques à la victoire de Fillon

Nicolas Sarkozy, qui a annoncé qu’il allait voter pour Fillon, l’a félicité sur Twitter en lui souhaitant « bonne chance pour le combat politique qui l’attend ». Sarkozy dit également avoir « une pensée amicale pour Alain Juppé qui a défendu avec conviction ses idées ». Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, parti dont les élus avaient massivement soutenu Alain Juppé, a exprimé son souhait de se rallier à la candidature de Fillon, en vue de la présidentielle de 2017.

François Bayrou, président du MoDem et soutien de longue date d’Alain Juppé, a émis dans la soirée de dimanche des doutes sur le projet de François Fillon : « Ce programme pose en réalité de nombreuses questions aux citoyens et à notre société, qui vont apparaître dans les semaines qui viennent. Ces questions devront trouver réponse. » Le maire de Pau reste flou sur la stratégie qu’il adoptera désormais, lui qui n’excluait pas de se présenter à la présidentielle en cas de défaite de Juppé.

A gauche, la victoire de Fillon a suscité de virulentes réactions. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, a déclaré sur Twitter : « Une ultra droite liquide le dernier chiraco-gaulliste ». La secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes Juliette Méadel a dénoncé le programme de François Fillon, qui représente selon une elle « une ligne idéologique inquiétante » et « une droite dure et thatchérienne ».

Marine Le Pen, présidente du Front national et candidate à la présidentielle de 2017, a aussi critiqué le programme de Fillon : « C’est le pire programme de casse sociale qui n’ait jamais existé, le pire programme européiste qui n’ait jamais existé. Jamais aucun candidat n’est allé aussi loin dans la soumission aux exigences ultra-libérales de l’Union européenne. »

  • Rfi
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