Porokhane : Zoom sur la daara de Sokhna Mame Diarra Bousso

Ici, le nom de Sokhna Mame Diarra est une baguette magique. Sa seule prononciation permet de réunir les 450 potaches que compte l’école coranique. Et amusez-vous simplement à crier ce nom dans la cour de l’école, vous aurez droit à une pluie de réponses émanant de jeunes filles, toutes de blanc vêtues, comme des anges.La daara de Sokhna Mame Diarra Bousso

Le groupe est là, tout autour, scrute des yeux et crible de questions. Elles sont curieuses et s’appellent toutes Mame Diarra du nom de la mère de Cheikh Ahmadou Bamba, guide du Mouridisme. Pour les différencier, l’administration de l’école est obligée d’ajouter le patronyme du père sur chaque prénom de jeune fille.

Dans cet établissement scolaire, créé en 2005 par Serigne Moustapha Bassirou Mbacké, dans le cadre de la vulgarisation des Daara modernes, les élèves doivent se nommer Mame Diarra et adhérer à un Dahira du même nom. ‘’Nous nous évertuons à former au sein du Daara des filles exemplaires, à l’image de la mère de Khadimou Rassoul, citée aujourd’hui comme exemple au Sénégal et dans le monde’’, explique le directeur de l’école, Cheikh Guèye. Ces filles formées au Coran et à l’école de la vie, viennent de partout à travers le Sénégal, Dakar, Touba, Kaolack, Diourbel, Thiès… et ne paient rien pour cette formation dispensée par des maîtres coraniques.

 Dans cet internat, elles passent dix mois et demi, avant de regagner leurs familles pour deux mois et demi de vacances. Sous le chaud soleil de Porokhane, ces filles forment des groupuscules dans cette vaste cour de récréation. Elles sont obligées de chercher refuge sous l’ombre clairsemée des rares arbres qui parviennent à pousser dans ce désert. C’est la fondation Mame Diarra Bousso et quelques bonnes volontés qui apportent soutien à ses enfants qui ne se plaignent pas trop de leurs conditions de vie : ‘’Après le petit-déjeuner, nous allons en classe, à la récréation nous mangeons de la bouillie à base de riz et à la descente, c’est du riz à la viande que nous mangeons, sauf les vendredis où on a droit à du riz au poisson’’, témoigne Mame Diarra, 12 ans, teint clair et dents chocolatées. Les pieds nus pour la plupart, ces filles, dans leur écrasante majorité, caressent l’ambition de devenir un jour enseignante.

 Il faut également souligner que 161 filles de cette école ont mémorisé le saint coran depuis la création de la daara en 2005.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.