Plus de 200 familles menacées de déguerpissement : les habitants des cités célibataires résistent

Le collectif des domiciliés des cités célibataires de la Sicap et Rue 10, qui compte 202 familles, a organisé hier une marche de protestation dont la finalité a été de dénoncer le projet de déguerpissement enclenché par la Sicap.

“Nous lançons un appel à tous les hommes et femmes épris de paix, de justice pour nous aider à trouver une solution définitive et durable à cette situation inique que la Sicap nous fait subir. Nous sommes prêts à tous les sacrifices pour recouvrer nos droits qu’elle continue de bafouer.Plus de 200 familles menacées de déguerpissement, les habitants des cités célibataires résistent

Il y a un fait illustratif qui prouve que la Sicap est loin de s’amender à travers son service contentieux. Abdou Aziz Wone, lors de son intervention dans l’émission d’une télévision de la place, avait fait une intervention fort regrettable, arguant que les habitants de la Sicap Rue 10 (129 familles dont 1165 personnes) ont quitté sans difficulté”. Selon le coordonnateur des habitants des cités célibataires Sicap Baobab et Rue 10, il n’en est rien.

De ce fait, souligne Samsidine Badji, leur marche de protestation d’hier est un “démenti cinglant” aux déclarations de M. Wone qui sont teintées “d’arrogance” et de “mépris” vis-à-vis d’eux. Selon le collectif, les habitants de la Sicap Karack et Rue 10 ont été déguerpis de leurs maisons qu’ils occupent pendant 62 ans, sous le “fallacieux prétexte” de les reloger à Keur Massar jaxaay, dans des villas construites clé en mains d’une valeur de huit millions 8 000 000 de F Cfa.

Samsidine Badji et Cie redoutent ce syndrome. “Nous, habitants de la cité célibataire Sicap Baobabs, nous sommes sous le coup d’intimidation, d’une menace de déguerpissement. C’est comme une épée de Damoclès suspendue à nos têtes, à l’image des habitants de la cité célibataire (…). A cet égard, nous avons décidé d’anticiper, de refuser de tomber dans le même piège que nos devanciers, c’est-à-dire d’accepter le terrain et les deux millions (2 000 000) de F Cfa. En d’autres termes, nous posons comme conditions inaliénables : la libération du site, la construction et la remise à chacun d’entre nous une maison clé en main…”.

Selon les dires de M. Badji, les membres de l’Association Syndicale des Propriétaires et Locataires SICAP (ASPLS) qui ont accepté, sous la pression, un terrain et deux millions de francs CFA de dédommagement à Keur Massar, vivent un “véritable tsunami” social.

Parce que, détaille-t-il, l’entrepreneur a disparu avec l’argent. Pire, le président de l’ASPLS et son staff ont dégagé toutes leurs responsabilités, en refusant de les rencontrer. Et la SICAP continue de les snober. Il faut relever que cette cité est composée de 202 studios (202 familles). Elle regroupe plus de 1500 personnes dont 202 retraités, plus de 700 élèves et étudiants, plus de 300 chômeurs…

  • EnQuete
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