Manque d’infrastructures : Dara Halaybé pleure son sous-développement

A Dara Halaybé, village enclavé dans le département de Podor, la modernité n’est qu’un vieux rêve utopique. L’accès à une bonne éducation, à la santé, à l’énergie et à l’eau potable est un défi qui freine le développement de la localité située dans l’île à Morphil. Les habitants sortent de leur mutisme et alertent. 

Il est très célèbre pour son Gamou. Il faut bien regarder la carte pour situer le village de Dara Halaybé. Nichée dans le département de Podor, précisément dans l’arrondissement de Gamadji Saré, cette contrée se morfond dans la dèche. Absence d’électricité, non accès à une eau potable, précarité du système sanitaire et éducatif, entre autres, constituent les défis à l’émergence de cette localité située dans l’ancienne communauté rurale de Dodel.

Dans un document intitulé «Le village de Dara Halaybé. Dans la marche vers le développement, le défi d’une communauté», des ressortissants listent les contraintes auxquelles est confronté le village en question, notamment les infrastructures sociales de base. Sur le plan éducatif, l’unique école primaire fondée depuis 1911 suit, dit-on, une courbe ascendante en termes de réussite de ses élèves depuis le milieu des années 1990. Toutefois, l’établissement qui compte 11 salles de classe traîne une insuffisance dans ce domaine en plus de l’absence de clôture et le manque de mobiliers et matériels scolaires.
Doléances
Quant au collège, il fait face à un déficit d’infrastructures, de matériels, de bibliothèque, de professeurs surtout qualifiés en séries scientifiques, entre autres. S’agissant de la santé, le village de Dara Halaybé court après un poste de santé. Pourtant, le projet de construction du poste, démarré en 2004, comprend un dispensaire, une maternité, un bloc sanitaire, un logement pour l’infirmier-chef de poste.

Malheureusement au bout de quelques jours après le démarrage du chantier, les travaux vont s’arrêter. «La certitude était que le financement destiné au projet de construction du poste de santé de Dara Halaybé aurait été utilisé à d’autres fins par des autorités supérieures de ce pays. Cette affirmation tient du fait qu’une réception des quelques travaux réalisés a été bien ordonnée et réalisée. Et à nos jours, toutes tentatives pour lever le voile sur cette affaire rocambolesque sont toujours restées veines», dénoncent les habitants du village.

De plus, le développement du village est freiné par l’absence d’électricité. «Aujourd’hui où le monde est à l’ère des téléviseurs à haute définition ou l’on peut se connecter même à partir de son téléphone portable, est-il admissible que nous continuons à lire, étudier, manger, se soigner, accoucher et  travailler sous la pâle lueur des bougies et des lampes tempêtes ?», s’émeut-on. Au-delà de l’absence de routes, l’eau potable est également une denrée rare dans la zone. «Il y a près de trois ans qu’un nouveau forage est construit. Il fonctionnait normalement depuis sa mise en service jusqu’à une période récente, mais depuis qu’on a remarqué que l’eau devenait de plus en plus salée, des analyses furent entreprises.

Elles révélèrent que le taux de sel contenu dans l’eau est devenu très élevé à tel point que sa consommation devenait dangereuse pour la population. On a arrêté de la consommer en attendant une solution», informent les habitants. Cette année encore, le Gamou sera célébré en grande pompe devant les autorités politiques de la zone qui vont sans doute renouveler leurs promesses.

LeQuotidien

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