Sortie de crise au Mali: La Conférence d’Entente Nationale s’est ouverte ce Lundi à Bamako sans la CMA et la Plateforme mais également sans l’opposition

Prévue par l’article 5 de l’Accord pour la Paix et le Réconciliation au Mali, la Conférence d’entente nationale, s’est ouverte ce lundi du 27 mars à Bamako. La décision a été prise lors du Conseil des ministres extraordinaire du samedi 18 mars dernier. Selon le comité d’organisation 300 participants venant des régions, du District de Bamako et de la diaspora, prendront part à la rencontre organisée autour de trois grands thèmes : la paix, l’unité et la réconciliation nationale.

Mais, le problème est que depuis vendredi dernier les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger (la CMA et la Plateforme) ainsi que l’Opposition malienne avaient fait savoir à travers un communiqué conjoint qu’ils ne participeront pas à cette fameuse CEN qui, pour eux a été organisé et maintenu sur décision unilatérale du gouvernement.

Pour sa part, l’opposition malienne, s’est réservée d’y participer par ce qu’elle n’est pas porteuse d’un dialogue refondateur inclusif » qu’elle réclame depuis plus de trois ans.
D’aucuns pensent que ceci constitue sans doute un nouveau blocage dans la mise en œuvre de l’accord.
Mais dans son discours à l’ouverture de cette Conférence d’entente Nationale, le président de la République du Mali, SE Ibrahim Boubacar Keïta est toujours optimiste et appelle tous les Maliens à rejoindre la CEN pour bâtir le Mali nouveau « nous sommes réuni ici ce matin pour faire avancer le Mali, que ceux qui ne sont pas là sachent que le train est déjà en marche et ils peuvent nous rejoindre dès qu’ils l’auraient souhaité…

Le linge sale se lave en famille et pas ailleurs, il est donc important que tous les membres de la famille se réunissent pour parler des problèmes de celle-ci… Avant bien sûr d’exhorter tous les maliens à l’union sacrée » Pour Baba Hakib Haïdara, le médiateur de la conférence, « Cette rencontre se tient pour la cause d’un grand Mali, pas pour une cause banale mais plutôt pour rassembler tout le monde… Le pays a toujours besoins de tous ces fils pour bien se tenir et avancer sereinement », dira-il.
Pour un pays comme le Mali qui tente de se remettre des crises multidimensionnelles qui ont presque mis à genou l’économie, il est vraiment grand temps que les différentes parties signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation s’attellent à ce que chaque occasion de concertation soit une opportunité de mise en place de nouvelles bases pour la paix et la réconciliation nationale.

Présent à cette cérémonie, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Anadif et le chef de la MINUSMA, Pierre Buyoya ont tous deux fait savoir qu’il s’agissait d’une étape très importante pour le Mali, pour un retour rapide de la paix et la réconciliation.

Pour la mairesse de la ville de Goundam (ville située au nord du Mali dans la région de Tombouctou) Oumou Sall SECK « c’est vrai qu’il y a eu beaucoup de couac et d’imperfection dans l’organisation de cette CEN mais à partir du moment où nous sommes tous des citoyens maliens avec des droits et des devoirs on se doit d’être aux rendez-vous important du pays pour apporter notre contribution afin de trouver les voies et moyens pour une sortie de crise car la politique de la chaise vide n’a rien réglé»

Il faut signaler de parts et d’autres des tractations, et plusieurs réactions contre cette Concertation d’Entente Nationale (CEN) qui, selon eux n’avait pas sa raison d’être à un moment où le pays semble paralysé par les multiples grèves de plusieurs services et départements.

Tiemoko Boubacar Bouaré – laviesenegalaise.com

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