Le Sénégal veut réécrire son passé de 350 000 ans d’histoire

Pour le projet de réécriture de l’histoire générale du Sénégal ( un passé de 350.000 ans d’histoire) : La Commission nationale entame une tournée dans les régions.

C’es t dans ce cadre que Tambacounda a abrité, pendant deux jours, le premier séminaire décentralisé sur la Réécriture de l’Histoire générale du Sénégal. Un travail colossal qui doit compléter, avec les traditions orales et contributions d’une équipe de 127 personnes, la base déjà fournie pour 27 publications.

A l’échelle nationale, quelque 600 personnes et 9 commissions travaillent sur le projet visant à rédiger une « Histoire inclusive du Sénégal ».

Le choix de Tambacounda pour abriter une rencontre décentralisée organisée par la Commission nationale de Réécriture de l’Histoire générale du Sénégal vise à réparer « l’oubli » dont souffrent les régions périphériques depuis l’époque coloniale, a affirmé le Pr Iba Der Thiam son coordonnateur, en vidéoconférence avec un auditoire de traditionalistes et experts, d’universitaires, de communicateurs traditionnels, de chefs religieux et coutumiers, d’élus locaux et de membres de l’Administration territoriale.

Pour le Pr Thiam, le projet de Réécriture de l’Histoire générale du Sénégal s’inscrit dans une option de « rupture » par rapport à une histoire écrite « sur la base exclusive de la bibliothèque coloniale ».

Il s’agit, a-t-il expliqué, d’écrire une histoire du pays dans laquelle, chaque ethnie, chaque culture, chaque terroir et chaque communauté sera pris en compte. Ainsi, la Commission nationale a entamé par Tambacounda sa tournée, à l’intérieur du pays. Une première étape lors de laquelle plus d’une centaine de personnes ont été regroupées pour des consultations qui ont duré deux jours.

Pour la région de Tambacounda, a noté le Pr Iba Der Thiam, il s’agira de compléter avec les traditions orales et contributions d’une équipe de 127 personnes, la base déjà fournie par 27 publications de divers auteurs sur les royaumes du Guidimakha, du Boundou, du Niani, du Wouli et du Gadiaga, sans compter les productions de l’Administration territoriale de 1960 à nos jours.

A l’échelle nationale, quelque 600 personnes et 9 commissions travaillent sur le projet visant à rédiger une « Histoire inclusive du Sénégal », à faire en sorte qu’elle ne soit « pas le fait exclusif » de certaines familles, de certaines ethnies et certains terroirs, a indiqué Mamadou Fall, rapporteur général de la Commission nationale.

« L’histoire de Sénégal a été écrite par des administrateurs coloniaux, des historiens français et américains, et nous avons suivi ce sillage », a relevé M. Fall, par ailleurs président la commission qui s’occupe de la période allant du 10ème au 20ème siècle.

350.000 ans d’histoire
Il est envisagé d’introduire dans le programme scolaire les ouvrages qui seront issus de ces recherches. En somme, la Commission nationale se fixe comme objectif de « produire 22 volumes qui couvrent tous les terroirs du Sénégal », en mobilisant pour ce faire, des sources orales, archéologiques, iconographiques, a dit M.

Fall. Elle se propose également de compiler tous les écrits de Sénégalais sur l’histoire du pays, dans les différentes langues, ainsi que tous les documents audiovisuels. « Sur 350.000 ans d’histoire, les Sénégalais en général n’en connaissent que les 50 ans, comme si l’Histoire du Sénégal commençait depuis l’indépendance », a regretté Mamadou Fall.

Saluant l’engagement du Gouvernement, des historiens et l’enthousiasme des collectivités, il considère que c’est « une formidable opportunité » d’écrire l’histoire du pays sans recourir aux seuls documents coloniaux.

« C’est un travail colossal qui demande des moyens colossaux », a-t-il souligné, estimant qu’au moins « 3 milliards de FCfa devraient pouvoir financer ce projet ». Lors de cette rencontre au Conseil départemental de Tambacounda, il est question de présenter l’histoire des différents terroirs de la zone et de recueillir d’autres données auprès des participants.

Des comités locaux seront mis sur pied pour continuer à travailler sur le projet. (Le Soleil)

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