Le paludisme fait des ravages à Tambacounda

Le district sanitaire de Tambacounda a enregistré 2.446 cas de paludisme sur 20.407 consultations diverses au troisième trimestre 2016, soit une morbidité proportionnelle de 12%, a indiqué le docteur Babacar Guèye, médecin-chef dudit district.le-paludisme-fait-des-ravages-a-tambacounda
‘’Au niveau du district sanitaire de Tambacounda, nous avons reçu 20.407 consultations tout-venant et parmi (elles), les 2.446 étaient des cas de paludisme, ce qui fait une morbidité proportionnelle de 12%’’, a indiqué dimanche, le docteur Guèye, selon l’agence de presse sénégalaise.
Dans un entretien accordé à l’agence de presse sénégalais, au lendemain de la revue de performance du district sanitaire de Tambacounda, organisée samedi, le docteur Babacar Guèye a relevé que sur cette période de juillet, août et septembre, le paludisme a touché 406 personnes âgées de moins de 5 ans, et 1.977, âgées de plus de 5 ans, ainsi que 63 femmes enceintes.
L’incidence actuelle est de 38 pour 1.000 habitants, contre une incidence qui était très élevée l’année dernière en fin 2015, avec 100 cas pour 1.000 habitants, a relevé le docteur Guèye. Il a précisé que cette diminution effective des cas de paludisme ne peut sur le plan technique être attribuée à une intervention quelconque, tant qu’on n’aura pas, en fin d’année, comparé les indicateurs annuels.
’’C’est vrai qu’il y a eu des efforts, mais pour confirmer les chiffres, il faut attendre la fin de l’année pour faire une comparaison objective’’, a dit le responsable sanitaire. ‘’On s’attend effectivement à une réduction de la morbidité et de la mortalité’’, a-t-il ajouté.
Il invoque le fait que des ‘’interventions importantes à efficacité prouvée’’ ont été mises en œuvre dans le district de Tambacounda. La première était la distribution de masse de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA), au mois de janvier, avec un taux de couverture de 98,5% des couchages dans les ménages. Le taux d’utilisation qui était de 80%, juste après la distribution, a baissé progressivement pour descendre à 50% après six mois, du fait du comportement des ménages.
D’où la nécessité à travers différents canaux, d’insister sur la communication pour une utilisation continue de la MILDA, un ‘’outil très important de lutte contre le paludisme’’, a dit le médecin, ajoutant que son efficacité est prouvée. ‘’Les moustiquaires sont disponibles, mais le problème, c’est l’utilisation’’.
L’autre intervention qui devrait valoir une réduction de la morbidité au district, notamment en ce qui concerne la tranche d’âge des moins de 10 ans, est la campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS). Recommandée par l’OMS pour les enfants âgés de moins de cinq ans, la CPS est une stratégie consistant à administrer un médicament à des doses curatives à la tranche d’âge ciblée pendant trois mois dans les zones à haute transmission.
Le Sénégal a adapté cette stratégie à son profil épidémiologique, en élargissant la cible à la tranche d’âge des moins de 10 ans, a-t-il poursuivi, saluant le ‘’courage’’ dont a fait preuve le Sénégal, ce faisant, à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). La CPS est en cours depuis deux mois et deux passages ont été déjà effectués. Le troisième passage est prévu du 25 au 29 octobre, a indiqué le responsable du district sanitaire de Tambacounda, rappelle la même source.

‘’Cette stratégie devrait nous permettre de réduire la morbidité et la mortalité palustres’’, a-t-il estimé. Grâce à cette intervention, poursuit-il, il a été observé moins d’hospitalisations de cas graves de paludisme. ‘’A ce jour, on touche du bois, on n’a pas encore eu de cas de décès formel lié au paludisme et on espère que ça va continuer’’, s’est encore réjoui le médecin-chef du district sanitaire. Il a rappelé qu’ ‘’on est toujours dans la période de haute transmission et on s’attend à voir des cas graves dans le quatrième trimestre’’.
Une troisième stratégie mise en œuvre est la prise en charge des cas à domicile (PECADOM) intégrée, destinée aux populations des zones enclavées, confrontées à des problèmes d’accès aux structures de santé. Dans le cadre du PNLP, 76 acteurs communautaires, communément appelés dispensateurs de soins à domicile ont été formés dans les zones assez enclavées du département de Tambacounda.
Du début septembre au 31 décembre, période de haute transmission, ces acteurs feront de la ‘’recherche active’’ dans leurs villages respectifs, en vue d’une précocité dans le diagnostic et le traitement, afin d’éviter la survenue de cas de paludisme graves. Ils parcourent les concessions une à une pour détecter les cas de fièvre, faire des tests de diagnostic rapide et administrer les traitements adéquats.

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