Dans un entretien accordé à l’agence de presse sénégalais, au lendemain de la revue de performance du district sanitaire de Tambacounda, organisée samedi, le docteur Babacar Guèye a relevé que sur cette période de juillet, août et septembre, le paludisme a touché 406 personnes âgées de moins de 5 ans, et 1.977, âgées de plus de 5 ans, ainsi que 63 femmes enceintes.
’’C’est vrai qu’il y a eu des efforts, mais pour confirmer les chiffres, il faut attendre la fin de l’année pour faire une comparaison objective’’, a dit le responsable sanitaire. ‘’On s’attend effectivement à une réduction de la morbidité et de la mortalité’’, a-t-il ajouté.
Il invoque le fait que des ‘’interventions importantes à efficacité prouvée’’ ont été mises en œuvre dans le district de Tambacounda. La première était la distribution de masse de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA), au mois de janvier, avec un taux de couverture de 98,5% des couchages dans les ménages. Le taux d’utilisation qui était de 80%, juste après la distribution, a baissé progressivement pour descendre à 50% après six mois, du fait du comportement des ménages.
‘’Cette stratégie devrait nous permettre de réduire la morbidité et la mortalité palustres’’, a-t-il estimé. Grâce à cette intervention, poursuit-il, il a été observé moins d’hospitalisations de cas graves de paludisme. ‘’A ce jour, on touche du bois, on n’a pas encore eu de cas de décès formel lié au paludisme et on espère que ça va continuer’’, s’est encore réjoui le médecin-chef du district sanitaire. Il a rappelé qu’ ‘’on est toujours dans la période de haute transmission et on s’attend à voir des cas graves dans le quatrième trimestre’’.
Une troisième stratégie mise en œuvre est la prise en charge des cas à domicile (PECADOM) intégrée, destinée aux populations des zones enclavées, confrontées à des problèmes d’accès aux structures de santé. Dans le cadre du PNLP, 76 acteurs communautaires, communément appelés dispensateurs de soins à domicile ont été formés dans les zones assez enclavées du département de Tambacounda.
Du début septembre au 31 décembre, période de haute transmission, ces acteurs feront de la ‘’recherche active’’ dans leurs villages respectifs, en vue d’une précocité dans le diagnostic et le traitement, afin d’éviter la survenue de cas de paludisme graves. Ils parcourent les concessions une à une pour détecter les cas de fièvre, faire des tests de diagnostic rapide et administrer les traitements adéquats.