La radio à l’honneur ce 13 fevrier !  » Un médium qui traverse une crise de vocation » selon Mame Less Camara

La communauté internationale a célèbré ce samedi la journée mondiale de la radio sur le thème : ’’La radio en situation d’urgence ou de catastrophe’’. La radio traverse une crise de vocation au Sénégal, a estimé le journaliste Mame Less Camara, soulignant que la forme distractive semble avoir pris le dessus sur celle éducative. ’’Il faut jeter un coup d’œil critique sur ce médium. La radio stagne, elle n’évolue pas. La radio traverse actuellement une crise de vocation’’, a-t-il déploré dans un entretien avec l’APS.

A travers jette journée lancée depuis 2012, l’UNESCO veut développer la coopération internationale entre radiodiffuseurs et encourager les principaux réseaux ainsi que les radios communautaires à promouvoir l’accès à l’information, la liberté d’expression et l’égalité des genres sur les ondes.

’’La radio avait pour vocation d’éduquer, de former et de distraire les populations. La forme distractive est aujourd’hui en train de liquider la forme éducative’’, a encore dénoncé Mame Less Camara, formateur au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

Il a souligné la nécessité de rassembler tous les responsables des radios, les professionnels et les acteurs politiques pour ’’réfléchir sur comment restaurer les fondamentaux’’ de ce médium pour qu’il puisse continuer à servir les populations.
Selon lui, cette initiative devrait permettre aux radios de traiter l’information avec la même rigueur.
’’La radio, ce n’est pas pour amuser ou pour accompagner des gens oisifs. Le loisir, ce n’est pas le mitraillement musical. Il faut que le volet éducatif soit réintroduit et réaménagé dans les programmes des radios’’, -t-il préconisé.
Mame Less Camara qui a eu à diriger plusieurs radios privées au Sénégal dont Envi Fm, Walf Fm et Océan Fm, a renseigné que les missions de la radio, présente au Sénégal depuis 1939, ont évolué au fil du temps.
Le journaliste a indiqué que les colonisateurs français ont utilisé la radio comme un outil pour administrer les populations, ajoutant que les autorités sénégalaises ont poursuivi cette mission au lendemain des indépendances pour rassembler les citoyens à l’idée d’Etat-nation.
’’Les moments de la démocratie n’auraient été possible sans le concours de la radio’’, selon Camara, ajoutant que ce médias a encouragé la scolarité des filles, le droit des minorités, etc.
Abordant le thème de cette année, il a indiqué que la radio est le médias le plus privilégié dans la lutte contre toutes les menaces (écologiques ou politiques), en ce sens qu’elle permet de rester en contact avec les personnes.
L’UNESCO pour sa part cherche à travers la thématique de la radio en situation d’urgence et de catastrophe, à mettre en avant plusieurs messages. Les situations d’urgence ou de catastrophes ne doivent jamais remettre en cause la liberté d’expression, ni la sécurité des journalistes, estime l’organisme onusien.
La radio soutient les survivants et les personnes vulnérables. Leur doit à la vie privée doit être respecté en cas de catastrophe, note l’UNESCO.
’La radio a un réel impact social et offre un accès à l’information. Le droit des personnes à l’information doit être protégé. La radio sauve des vies’’, souligne t-elle.
Pour l’UNESCO, ’’l’accès immédiat aux fréquences radio est essentiel pour sauver des vies’’, ajoutant que ces fréquences ’’doivent être protégées en situation de catastrophe’’.

APS

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