Infrastructures rurales : la piste Gassane-Linguère du Pudc désenclave 57 villages

Quatre-vingt-deux kilomètres de piste sur l’axe Dolly-Linguère facilite, désormais, le déplacement des populations. Une voie majeure de désenclavement qui permet de relier 57 villages dont la plupart abrite un marché hebdomadaire et de fouetter, du coup, l’économie de la zone.

Samba Niang est un homme heureux. Chaque semaine, à bord de son camion, ce commerçant vit au rythme des marchés hebdomadaires situés sur l’axe Touba-Linguère : Taïf, Sadio, Gassane, Dolli, Thiel, Linde. Depuis la réalisation, par le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), de la piste latéritique Gassane-Linguère, longue de 82 kilomètres, ses affaires sont « florissantes » et il peut se livrer, en toute tranquillité, à ses activités.

Dans un passé récent, se déplacer sur cet axe était difficile. C’était un « chemin de croix », confie le commerçant surtout en saison des pluies. « Pour rallier le village de Lindé, je passais plus de quatre heures et je m’embourbais, souvent en hivernage à cause des nombreuses mares », rappelle-t-il. Aujourd’hui, il évoque ce souvenir, en arborant un large sourire. Le village de Linde, situé au cœur de cette vaste zone d’élevage pastoral, abrite un marché hebdomadaire. Il génère, chaque mardi, un trafic important de marchandises et de bétail. Le flux des échanges illustre l’importance de cette piste et montre aussi les difficultés que les populations éprouvaient, naguère, faute de desserte, pour écouler leurs productions. Cette piste devenue un important corridor d’échanges, de circulation de marchandises. « Le trajet Linde-Linguère ne dure que vingt minutes au lieu d’une heure », se réjouit Bigué Ndao, une commerçante qui vend des fruits. « Pendant la saison des pluies, on redoutait le trajet parce que le véhicule pouvait s’embourber, à chaque instant. On perdait du temps et nos habits étaient sales », souligne-t-elle. Pour cette commerçante, le gain est double. Elle va de moins en moins à Linguère pour acheter des fruits. Elle se ravitaille au marché de Lindé, en achetant ce dont elle a besoin pour la semaine.

En plus de désenclaver la zone, la piste donne un vigoureux coup de fouet aux activités économiques. Elle a permis de relier 57 villages dont la plupart abrite un marché hebdomadaire. Ainsi, il est désormais plus facile de s’approvisionner et d’écouler ses marchandises. Samba Niang considère cette fonction de facilitation des échanges comme un développement. « Le développement, ce ne sont pas des discours ; ce sont des actes. Et pour nous, le développement, c’est d’exercer ses activités en toute quiétude », lance-t-il. « Nous remercions le chef de l’État pour la réalisation de cette infrastructure», ajoute-t-il, joyeux.

Augmentation du trafic
Naturellement, le trafic a augmenté au grand bonheur des habitants des villages traversés comme Linde. A tout moment, ils peuvent se déplacer. Un acte qui n’est pas banal en milieu rural. Auparavant, seuls les « horaires » (les véhicules qui partent des villages à des heures fixes) assuraient le transport sur cet axe. Ce sont généralement des pick-up appelé dans le jargon local « opouya » à cause du nombre élevé de personnes transportées. Le pick-up peut embarquer jusqu’à 20 personnes assises sur des planches de bois.

La pratique du transport mixte (marchandises, bétail et passagers) est également courante. Autre avantage, les évacuations sanitaires – autrefois périlleuses vers Thiargny ou Linguère – sont devenues moins pénibles. « Quand on avait un malade, c’était l’angoisse surtout la nuit. Maintenant, c’est facile avec le trafic régulier », note Collé Top, une habitante du village de Linde.

En milieu rural, la mobilité est un défi que le gouvernement, à travers le Pudc, est en train de relever grâce aux pistes rurales tracées un peu partout sur le territoire national. Ces pistes ont partout la même portée sociale, économique. Elles donnent, comme le souligne Cheikh Diop, directeur national du Pudc, aux populations le sentiment d’appartenir à ce pays et de bénéficier des ressources nationales.

Mamadou GUEYE

   – Le Soleil

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