Hommage à Cheikh Anta Diop : Le Sénégal se souvient d’un des pères de la renaissance africaine

L’Université de Dakar a lancé hier les activités devant marquer la commémoration des 30 ans de la mort de son parrain, Cheikh Anta Diop. A cette occasion, le Professeur Babacar Sall a retracé sa vie à travers un discours plein de fougue et d’éloquence. Pendant plus d’un mois, les hommages et témoignages vont se succéder autour de cette personnalité. Retour sur la cérémonie d’ouverture.

Trente ans après sa mort, la figure de Cheikh Anta Diop ani­me encore les grands esprits. Hier, lors de la cérémonie d’ouverture de la commémoration du trentenaire de sa disparition, la salle de conférence de l’Ucad 2 de l’Université de Dakar était comble. Les étudiants, ambassadeurs et professeurs émérites étaient venus écouter la conférence de l’égyptologue Babacar Sall. Autour du thème «La pensée de Cheikh Anta Diop ou les sciences et la technologie au service du développement de l’A­frique», cette commémoration dure jusqu’au 31 mars et se compose de multiples ateliers dont trois tables rondes. Pour la conférence d’ouverture, le sujet était plus large puisqu’il s’agissait de réfléchir sur : «Connaître et développer la pensée de Cheikh Anta Diop».
Le Professeur Babacar Sall a donc eu la difficile tâche de résumer l’œuvre de la vie du parrain de l’Université de Dakar qui porte son nom. Il a très vite réussi à soulever la foule grâce à la question de savoir «pourquoi Cheikh Anta Diop est-il célèbre». Une salve d’applaudissements a accompagné chacune des quatre réponses qu’il a apportées. «Il a montré que l’essentiel de ce que l’Europe a écrit sur l’Afrique et les Noirs est faux. […] Il a montré, sur des bases scientifiques, que les Noirs ont créé la plus ancienne civilisation, historiquement attestée, de l’humanité : L’Egypte. […] Il a montré que la situation actuelle de l’Afrique et des Noirs, relégués, dominés, piétinés, n’était pas vraie de tout temps et ne sera pas vraie de tout temps et que les Noirs, les Africains, peuvent recréer des grandes civilisations», a disserté le professeur.
Pour marquer cette commémoration, un livret retraçant la vie de Cheikh Anta Diop a été distribué à l’ensemble du public. Il sera, dans les prochains mois, diffusé à 100 mille exemplaires. Il retrace les grands accomplissements et les moments majeurs de sa vie à travers des textes et des photos. Afin d’introduire ce document, le Professeur Sall est revenu sur le travail, scientifique en tous points, effectué durant toute sa vie par Cheikh Anta Diop. «La renaissance de l’Afrique qui implique la restauration de la conscience historique lui apparaissait comme une tâche incontournable. Il s’était résolu à lui consacrer sa vie», expose le livret. Au professeur de conclure qu’il a réussi à poser «les bases de la renaissance de l’Afrique». C’est à travers des livres comme Nations nègres et culture – De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui, publié en 1954 en France ou des articles comme «Quand pourra-t-on parler de renaissance Africaine ? » qu’il a commencé à réveiller les consciences et qu’il a fini par rétablir la vérité sur l’apport de l’Afrique à la civilisation universelle. Le Professeur Théophile Obenga et l’ancien ministre, Cheikh Tidia­ne Gadio, ont évoqué à cette cérémonie la question de la renaissance de l’Afrique telle que prônée par l’illustre disparu.

Le Quotidien

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