Casamance : Situation préoccupante et alarmante des populations, 27.000 déplacés et un peu plus de 14.000 refugiés

27.000 déplacés et un peu plus de 14.000 refugiés : cette situation désolante engendrée par les années de conflit en Casamance reste préoccupante et alarmante dans cette partie sud qui vit depuis un contexte d’accalmie, rapporte SudQuotidien. Une paix et un processus de déminage appliqué à la réinsertion des combattants restent la solution au calvaire de ces dizaines de milliers de populations qui errent dans la région mais aussi en Gambie et en Guinée Bissau.

Selon le journal, l’accalmie qui règne depuis un certain temps dans la région cache mal une autre préoccupante situation engendrée par le conflit trentenaire en Casamance : celle des réfugiés et déplacés qui ont encore du mal à regagner leurs villages d’origine .Ils sont en effet des dizaines de milliers qui errent depuis lors dans des localités de la région et dans les pays voisins. Plus de 25.000 déplacés sont ainsi enregistrés du fait du conflit. Des statistiques cependant très en deçà des réalités, selon une source qui a requis l’anonymat. Rien que dans la commune de Ziguinchor, ils sont 9.000 déplacés à vivre dans des conditions difficiles. Une situation préoccupante qui s’ajoute au cas des 14.000 refugiés qui vivent dans les pays voisins comme la Guinée Bissau où près de 4.000 individus résident dans 41 villages de ce pays. Le nombre est beaucoup plus grand en Gambie où ils sont plus de 10.000 refugies qui sont concentrés le long de la frontière. « La situation est dramatique », selon le Secrétaire général de l’ONG APRAN qui décrypte les pistes de solution à ce flux de déplacés et de réfugiés.

« La paix définitive est la seule solution pour remédier à cette situation. Il faut en vérité accélérer le processus de paix, le processus de déminage et de DDR (démobilisation-réinsertion-Ndlr), dépolluer ces localités qui restent très minées. Il faut aussi accélérer le processus de discussion entre l’Etat et le Mfdc», a ainsi dit Demba Keita qui a estimé par ailleurs que le gros lot de réfugiés concentrés le long de la frontière sert de protection aux bases rebelles pour bloquer l’armée. Le Secrétaire général de l’ONG APRAN ajoutera en outre que « s’il y a la paix, le Mfdc est obligé de poursuivre le dialogue pour mettre en place une stratégie de retour au bercail … ».

Le constat est pourtant encore plus inquiétant lorsque les réfugiés ne sont pas dans des camps mais plutôt dans des villages le long de la frontière car, dira-t-il, « ce que nous constatons, c’est que ces refugiés n’ont pas voulu regagner les camps parce que dans leur fuite, ils doivent s’installer au moins à cinquante kilomètres, loin de la frontière et à l’abri des théâtres d’opération. Aujourd’hui, malheureusement, c’est comme ils sont confondus aux combattants, ils sont dans les mêmes villages que les combattants … ».

A dire vrai, cette situation des déplaces et des refugiés reste aujourd’hui très alarmante dans une région où l’accalmie règne certes mais qui reste confrontée au blocage du processus de déminage en léthargie depuis les fameuses rencontres de San Domingo 1 et 2, du nom de cette localité bissau guinéenne qui avait abrité ces rencontres en 2013. Conséquence de cette situation des refugiés et des déplacés : 77 villages de la région sont complétement rayés de la carte. Leurs populations qui ont déserté ces localités errent dans les zones urbaines de la région et dans les pays voisins espérant un jour effectuer le retour au bercail dans un contexte de paix définitive en Casamance ?

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